(Lurgentiste.com) – Entre 2019 et 2021, la représentativité des femmes aux postes de responsabilité du ministère de la Santé publique (Minsanté) n’a progressé que de 0,59%. C’est ce que révèle le Palmarès genre des administrations publiques 2022 publié tous les trois ans par le ministère de la Promotion de la femme et de la famille (Minproff). D’après ledit document le Minsanté est le quatrième ministère (sur les 22 existants) où la représentation des femmes aux postes de responsabilité a la moins progressé au Cameroun avec taux d’amélioration de 0,59 %.
Détail des postes
Selon le détail des postes consigné dans ce rapport, le Minsanté ne compte aucune femme conseiller technique, sur les trois en poste. Des 13 inspecteurs de service, seules deux sont de femmes. Du côté des directeurs et assimilés, la situation n’est guère reluisante. A peine cinq des femmes sont nommées sur les 18 postes existants. Pis, seule une femme occupe le strapontin de directeur d’hôpital régional et annexes contre 14 hommes. Du côté des délégués régionaux de la santé publique, la gent féminine représente environ 20% des postes. Ces chiffres classent le Minsanté dans le rang des mauvais élèves en matière de représentativité des femmes dans les administrations publiques. Pour preuve, le Minsanté occupe le 36e rang sur 41 administrations, avec un taux de représentativité des femmes de 33%. Or, la barre recommandée par l’Union Africaine (UA) est d’au moins 50%. (Lire: Ministère de Santé publique. L’agaçante sous-représentativité des femmes dans la sphère décisionnelle)
L’exemple du Minproff et du Minas
Le Minproff et le Minas qui ont pour ministre des femmes, sont en tête de ce classement. Leurs taux de représentativité sont respectivement de l’ordre de 63,01% et 56,44. Ce sont donc les deux administrations publiques au Cameroun, qui ont des taux au-dessus de la barre de 50%. Mais de manière générale, ledit taux est de 26,34%, contre 29,75% en 2019. Pour ne rien arranger, 37% des structures ne franchissent pas le seuil de 30% de représentativité des femmes aux postes de décision.
Effet de miroir
Le Cameroun n’est pas une lumière en matière de représentativité des femmes dans les sphères décisionnelles. Tenez par exemple, aucune femme n’occupe le poste de gouverneur de région, aucune n’est ministre d’Etat, une seule est préfet et sur 37 portefeuilles, sept seulement sont occupés par des femmes. « Le débat sur la participation des femmes à la prise de décision semble vain lorsqu’il se fait sur la base d’affirmations gratuites. Le palmarès genre est dans ce cas une pièce à conviction et un outil de plaidoyer pour les uns et les autres », indique le Minproff.
D’après elle, ledit palmarès « est conçu pour produire un effet de miroir pour les administrations, et susciter un surcroît d’attention et d’intérêt pour les questions inhérentes à la participation des femmes à la citoyenneté et à la promotion de l’égalité des chances pour les hommes et les femmes dans la cité ». En tout cas, l’UA encourage le pays tout comme les autres, à prendre exemple sur le Rwanda qui est un modèle en la matière.
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