Cameroun. Visages et profils des femmes influentes en Santé

(Lurgentiste.com) – Aucune femme n’a jusqu’ici occupé le strapontin de ministre de la Santé publique au Cameroun. Pourtant, nombreuses d’entre elles présentent des profils et des compétences pour être à la tête de ce «ministère stratégique». Recluses à des postes subalternes au sein de l’administration publique, ou placées à la tête des ministères sans grande envergure, ces femmes aux pedigrees respectables se trouvent également dans le secteur privé et dans la société civile.

Pour le Pr Viviane Ondoua Biwolé, elles sont victimes d’«un coup d’État sexué». Dans son dernier livre intitulé «101 femmes de l’émergence du Cameroun. Troublantes analyses !», l’écrivaine et experte en management met en lumière le parcours de quelques femmes dont le pays gagnerait à valoriser l’expertise. Ainsi, dans la catégorie des compétences en «Biologie et sciences médicales», le livre propose 11 visages de femmes influentes que nous enrichissons de deux profils supplémentaires. Soit neuf femmes issues du secteur public, deux du secteur privé et une de la société civile.

À travers ce vernissage [non exhaustif] des compétences féminines, le Pr Ondoua Biwolé démontre que «l’exclusion des femmes camerounaises n’est qu’une construction sociale conséquente aux décisions des responsables (publics, privés et politiques)».

 

 

Pr Marie Thérèse Abena Ondoua : un profil trop parfait !

Pour de nombreux acteurs de la scène médicale et politique, le Pr Marie Thérèse Abena Ondoua a le «profil parfait» pour être ministre de la Santé publique (Minsanté) au Cameroun. Elle est pédiatre, professeur d’université (Faculté de médecine et des sciences biomédicales de l’université de Yaoundé I : FMSB), vice-doyenne chargée de la recherche et de la coopération au sein de la même université, personnalité politique et grande militante du RDPC. Nommée directrice de l’hôpital Central de Yaoundé le 17 mars 2009, celle qui jouit d’une grande crédibilité auprès de ses pairs devient la première femme camerounaise à occuper cette fonction. Quatre mois après, l’ex-chef du service de pédiatrie au CHU de Yaoundé est propulsée ministre de la Promotion de la femme et de la Famille (Minproff), en remplacement de Suzanne Mbomback. Cette diplômée de l’Académie américaine de pédiatrie cumule d’ailleurs une expérience de 14 ans à ce poste. Depuis lors, ce membre de la Société camerounaise de pédiatrie (Socaped) est le chantre de la promotion, du respect des droits de la femme et la protection de la famille. Mais autant le dire, pour beaucoup ce «petit ministère sans envergure» n’est pas à la hauteur du pedigree du Pr Abena Ondoua, ni de ce qu’elle peut apporter au système sanitaire. Des langues dignes de mauvaise foi disent d’ailleurs que son empreinte n’y est pas visible. Surtout après son échec à faire adopter le Code de la Femme et de la Famille. Pour elles, la place de ce membre de la Société internationale d’oncologie pédiatrique et de l’Association des pédiatres est au Minsanté où elle impactera le secteur à coup sûr…

 

Pr Rose Gana Leke : L’amazone de la lutte contre le paludisme

Depuis quelques jours, elle est à la tête du Comité d’examen indépendant (CEI) de Gavi. C’est un comité d’experts chargés entre autres d’examiner toutes les nouvelles demandes de financement présentées par les pays. Ce professeur émérite d’immunologie et de parasitologie de renom à l’université de Yaoundé est considérée comme une égérie de la Santé au Cameroun. En témoignent ses nombreuses actions comme son implication dans l’éradication de la poliomyélite. C’est d’ailleurs en partie grâce à cette ex-présidente de la Fédération des sociétés d’immunologie africaines (1997-2001) que le Cameroun a pu obtenir son statut de pays libre de circulation du poliovirus sauvage en 2020. Mais le Pr Rose Leke est surtout paludologue. C’est-à-dire qu’elle est spécialiste du paludisme, problème de santé publique qui tue environ 4000 personnes au Cameroun chaque année. Ce cadre de nombreuses organisations dans les domaines de l’immunologie et du paludisme en a d’ailleurs fait son cheval de bataille. Normal pour cette lauréate du prix scientifique Kwame Nkrumah de l’Union africaine pour les femmes qui a connu de longs séjours d’hospitalisations à cause de cette maladie dans son enfance. D’où son choix de faire carrière dans la médecine et de se spécialiser dans l’immunologie des infections parasitaires comme le paludisme. Ancienne pensionnaire de l’université de l’Illinois, elle a aussi été active au sein du Comité consultatif de l’OMS sur la politique antipaludique et au sein du comité d’urgence pour l’éradication de la poliomyélite du Règlement sanitaire international. Elle a créé la Coalition camerounaise contre le paludisme (le CCAM, Cameroon Coalition Against Malaria), qui pousse notamment les autorités publiques camerounaises à agir dans ce domaine. Lors de la 71e Assemblée mondiale de la Santé en mai 2018, elle est honorée par General Electric Healthcare et le mouvement Women in Global Health en tant que «Héroïne de la santé». C’est une récompense décernée aux scientifiques ayant contribué significativement aux soins médicaux dans le monde. En 2019, elle est officiellement nommée reine mère de la communauté médicale du Cameroun.

 

Pr Sinata Koulla Shiro : une vie de lutte contre les maladies infectieuses

C’est une figure mondialement connue dans le domaine de la santé. Ses travaux en microbiologie sur les maladies transmissibles ainsi que le VIH/Sida lui ont même valu de décrocher le prix «Dr Lee Jong-Wook» pour la santé publique. C’était en marge de la 67e Assemblée mondiale de la Santé à Genève en 2014. Le gotha de la science à l’Organisation mondiale de la Santé a reconnu en ce qui concerne le VIH/Sida, que les travaux de ce professeur de microbiologie et des maladies infectieuses à la FMSB sur les antirétroviraux ont permis d’accroître la thérapie dans les pays en développement. Haut commis de l’État, le Pr Sinata Koulla-Shiro maitrise donc tout autant les rouages du management que les maladies infectieuses. En effet, elle met en place en 1985, un service de maladies infectieuses à l’hôpital central de Yaoundé, dont elle est responsable jusqu’en 2015. Au ministère de la Santé publique, de 1999 à 2012, elle est nommée tour à tour secrétaire permanente du Comité national de lutte contre le Sida, conseiller technique n° 1, chef de division de la Recherche opérationnelle en santé. Le Pr Sinata Koulla Shiro assume les fonctions de secrétaire générale du Minsanté de 2012 à 2020. Elle est depuis mars 2020, la présidente du Conseil scientifique des urgences de santé publique, un organe consultatif du gouvernement dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. La titulaire d’un diplôme en médecine interne de l’Université de Genève en 1985 est le PCA du Centre Pasteur du Cameroun depuis juillet 2019. La structure se présente comme une référence dans la sous-région. Elle y met depuis lors, son savoir-faire et sa riche expérience. Elle est Grand Officier de l’ordre national de la valeur depuis 2016. À noter qu’elle a obtenu un doctorat en médecine en 1978.

 

Pr Dora Ngum Shu : corps et âme pour le don de sang

Sur le terrain, elle s’investit dans la sensibilisation et le plaidoyer en faveur du don de sang au Cameroun. La directrice générale du Centre national de transfusion sanguine (CNTS) depuis le 3 juillet 2020 milite pour la réduction du déficit en poche de sang au Cameroun estimé à 400 000 poches par an. Cette titulaire d’un diplôme universitaire en médecine transfusionnelle en a fait son crédo. Ce professeur titulaire des universités depuis 2008 est d’ailleurs présidente de l’Africa Society for Blood Transfusion, une association qui établit les règles et les normes de sécurité du sang dans la région Afrique et au-delà. Auparavant, elle a tour à tour occupé les postes de chef de département microbiologie, hématologie, parasitologie, immunologie et maladies infectieuses ; vice-doyenne des affaires statistiques des étudiants et doyenne à la Faculté des sciences de la santé à l’université de Bamenda en 2017. Elle est diplômée en médecine au Centre universitaire des sciences de la santé (CUSS) en 1982 et d’un doctorat de l’université Newcastle Upon Tyne au Royaume-Uni.

 

Pr Anne Njom Nlend : Aux bons soins des nouveau-nés°°°

Lorsqu’il faut parler de femme influente de la santé au Cameroun, le Pr Anne Esther Njom Nlend en fait incontestablement partie. La pédiatre-néonatologiste se distingue par sa parfaite connaissance, son dynamisme, son charisme, ses multiples actions en faveur de la santé du nouveau-né et de celle de la mère. À travers ses postures sur la gouvernance sanitaire et la gestion du système de santé, elle n’hésite même pas à bousculer même l’establishment. La présidente de l’Association des femmes médecins du Cameroun (Acafem) est d’ailleurs l’une des rares voix féminines de ce secteur, à porter haut le plaidoyer pour plus de femmes dans la gestion du système de santé camerounais. Cependant, elle milite surtout pour atteindre l’objectif de mettre fin aux infections pédiatriques VIH acquises périnatalement en Afrique subsaharienne ainsi qu’aux décès évitables des nouveau-nés. La présidente de la Société camerounaise de médecine périnatale (SCMP) est aussi experte dans différents domaines comme l’épidémiologie, les maladies infectieuses, la gynécologie. Elle a dirigé l’hôpital de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), comme directeur général, après y avoir été chef de service de l’unité de néonatalogie et chef de service des affaires générales et des ressources humaines. La spécialiste de la survie du nouveau-né est donc nantie d’une expérience certaine et d’un profil qui intègrent à la fois des réponses cliniques et de santé publique pour soulager les souffrances et les décès des nouveau-nés en danger dans la prévention et les soins. Dans le domaine des soins cliniques, celle qui revendique plus de 25 ans de travail sur le terrain se consacre à la mise en place de réseaux périnataux pour réduire les décès de nouveau-nés, en particulier ceux des bébés prématurés.

 

Pr Jacqueline Ze Minkande : Première femme Doyenne de la Faculté de médecine au Cameroun

Elle est la première femme doyenne de la FMSB depuis 1969 (ex-CUSS), sur les neuf qu’a connus cette instance de formation des médecins à Yaoundé. Par cet acte présidentiel de nomination en 2015, le Pr Jacqueline Ze Minkande a accédé à la crème des dirigeants de cette faculté, à côté des Pr Gottlieb Monekosso, Emmanuel Eben Moussi, Maurice Aurélien Sosso et Bonaventure Tetanye Ekoe… C’est donc sur ses épaules que repose désormais la formation des étudiants en médecine de Yaoundé. Selon celle qui fait partie du département d’Anesthésie et Réanimation, cette formation des étudiants va même s’améliorer au fil du temps. Ses centres d’intérêts scientifiques portent notamment sur les aspects cliniques, étiologiques, thérapeutiques et pronostiques des urgences neurologiques au service de la réanimation. Elle est auteure de plusieurs publications scientifiques. À noter qu’avant ce poste, elle a occupé celui de vice-doyen chargé de la Programmation et du Suivi des Activités académiques. Elle est par ailleurs présidente de la Conférence africaine des doyens de facultés de médecine d’expression française (Cadmef).

 

Pr Lucienne Bella Assumpta : pionnière de la santé oculaire en Afrique°°°

Elle est la première femme agrégée en ophtalmologie en Afrique noire francophone. Secrétaire permanent du Programme national de lutte contre la Cécité depuis 2013, le Pr Lucienne Françoise Bella Assumpta œuvre dans la lutte contre la cécité et la promotion de la santé oculaire. Avant cette nomination, elle a été pendant 11 ans (2002-2013), le Coordonnateur national dudit programme. C’est elle qui remplace le Pr Marie Thérèse Abena Ondoua à l’hôpital Central, alors qu’elle était chef du service ophtalmologie, oto-rhino-laryngologie et stomatologie à l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé (HGOPY). La 2e femme à occuper ce poste est nantie d’un impressionnant bagage intellectuel. Elle a fait ses études à l’université Toulouse Sabatier en France et ira se spécialiser en ophtalmologie à l’université de Tours Orléans. Actuellement, elle est Directeur médical à HGOPY. Poste qu’elle occupe depuis 2014. En 2010, elle devient Professeur Titulaire de Chaire d’ophtalmologie à la FMSB de Yaoundé. Elle enseigne à la Faculté de médecine de Douala. Elle a été Directeur de la lutte contre les maladies au Minsanté sous Urbain Olanguena Awono. En 2000, elle réussit à l’agrégation au Concours africain et malgache de l’enseignement supérieur (Cames), option ophtalmologique. Depuis juin 2017, elle est LAFPT en ophtalmologie (Cames).

 

Pr Rose Ngono Mballa : la pharmacienne de poigne aux trois doctorats

Il n’est pas commun de voir une femme nantie de trois doctorats comme c’est le cas du Dr Rose Ngono Mballa. Elle détient un Doctorat en pharmacie, option industrie, pharmacie galénique industrielle, décroché en 1988 à Marseille en France et un deuxième Doctorat Es Sciences Biochimie, Analyse huiles essentielles, tests pharmacologiques obtenu à 1993 à la FMSB de l’Université de Yaoundé 1. Par ailleurs enseignante et écrivaine, Rose Ngono Mballa est la Directrice générale du Laboratoire national de contrôle de qualité des médicaments et d’expertise (Lanacome) depuis 2015. Connue pour son dynamisme et son engagement dans la lutte contre les faux médicaments et les faux produits cosmétiques, cette femme qui cumule 30 ans d’expérience développe ainsi de manière permanente, de nouvelles stratégies pour tordre le cou à cette gangrène nationale. Depuis 2018, elle est la deuxième Camerounaise à remporter le Prix de la pharmacie francophone, après le Dr Emilienne Pola Yissibi en 2012. Ce Prix, créé en 2000 à l’initiative de la Commission des Affaires internationales et européennes, est destiné à récompenser un pharmacien de nationalité étrangère pour des travaux scientifiques effectués pour la plus grande part dans son pays ou pour l’ensemble de ses activités professionnelles honorant la profession. Celle que ses proches appellent affectueusement « Princesse Rose » est chef du département de pharmacologie et de médecine traditionnelle de la FMSB de l’UYI. En 2020, elle a dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, mis en avant la pharmacopée traditionnelle et soutenu qu’elle avait de quoi traiter ce virus mortel.

 

Dr Ernestine Gwet Bell : L’égérie de la fécondation in vitro

Promotrice de la clinique Odyssée ou encore « La Clinique du Bonheur », elle est la première Camerounaise gynécologue-obstétricienne. Son domaine d’action est la fécondation in vitro (FIV). Cette gynécologue internationalement connue est surtout pionnière de ce domaine en Afrique subsaharienne. Le Dr Gwet Bell devient la première femme africaine à créer et à diriger un centre de fécondation in vitro en 2001. Sa clinique privée est devenue l’une des installations médicales gynécologiques les plus réputées du Cameroun. Elle fait d’ailleurs partie de l’équipe médicale qui a permis la naissance de Thommy, le premier bébé né par fécondation in vitro en Afrique centrale en 1998. Engagée, le Dr Gwet Bell mène plusieurs combats sociaux contre l’infertilité, l’autisme et le VIH/Sida au Cameroun. En 2004, son équipe met en pratique l’Injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI), une technique innovante conçue en 1992 pour lutter contre des stérilités masculines dans le cadre des FIV. L’ancienne gouverneur du District 403 B1 du Lions club International est co-fondatrice du Groupe interafricain de recherche et d’application sur la fertilité et fondatrice de la Cameroon Fertility Society en 2020. En soutien à l’un de ses neveux autiste, elle fonde en 2005 l’Orchidée Home, dont la mission est d’aider les enfants autistes et leurs parents. Elle a également organisé le premier congrès sur l’autisme au Cameroun deux ans plus tard. A noter qu’elle est présidente du Syndicat des médecins privés du Cameroun et ex-présidente du Groupe interafricain d’étude, de recherche et d’application sur la fertilité. Citée dans le Livre « Les Grandes Figures féminines du Cameroun » en 2014 et sacrée femme africaine d’Impact, elle est médaillée de l’Ordre national de la valeur du Cameroun et de l’Ordre du mérite congolais.

 

Dr Adèle Rose Nyeki-Bell: l’ORL vent debout pour le leadership féminin

La fondatrice de l’association humanitaire internationale « Mahola » (mot en langue bassa qui signifie « Entraide »), est médecin spécialiste en oto-rhino-laryngologie et chirurgie cervico-faciale (ORL-CCF). Toutefois, c’est dans l’univers de l’humanitaire qu’elle se distingue surtout par son implication et son dévouement. Elle s’y est consacrée à travers sa fondation dont le but est de promouvoir le bien-être humain et de venir en aide aux populations rurales ou défavorisées au Cameroun. Elle commence ses études médicales en 1997 à la FMSB de Yaoundé et se spécialise plus tard en ORL-CCF en Suisse. Elle y obtient le diplôme de spécialisation en ORL-CCF. En 2014, elle contribue à la mise sur pied du pôle ORL-ophtalmologie et odontostomatologie à l’Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Douala. Mentore du programme Her Empowerment Cameroon (programme qui vise à promouvoir l’indépendance intellectuelle et le leadership féminin), elle est depuis plus d’un an et demi, enseignante chercheuse à la faculté de médecine de l’université de Yaoundé 1. Celle qui rêvait toute petite de devenir sœur religieuse et venir en aide aux personnes en situation difficile est membre de plusieurs sociétés savantes nationales et internationales de sa spécialité (Cameroun, Suisse, France…) et de plusieurs associations professionnelles médicales.

 

Dr Suzanne Belinga : biologiste chevronnée

Comme ses autres consœurs, le Dr Suzanne Belinga est aussi un profil qui se distingue selon le Pr Viviane Ondoua. Médecin biologiste formée en Belgique, à la Faculté Notre-Dame-de-la-Paix de Namur et à l’Université Catholique de Louvain, elle a fait ses années d’internat en biologie médicale aux Cliniques universitaires Saint-Luc de Bruxelles. Après sa formation en 1999, elle fait sa carrière de médecin-biologiste principalement au Centre Pasteur du Cameroun où elle est nommée chef de service du laboratoire d’hématologie en 2009. Elle y assure les fonctions de directrice médicale pour être nommée directrice adjointe. Le Dr Suzanne Belinga occupe aussi le poste de chef de service du Laboratoire d’hématologie. La titulaire d’un master professionnel en administration des entreprises de l’université de Poitiers représente le ministère de la Santé au conseil scientifique du Centre international Référence à Yaoundé (2014 à ce jour). À noter que le Dr Belinga a fondé en 2007, la Société camerounaise de biologie clinique, dont elle a assuré le secrétariat général jusqu’en 2016, et le Groupe d’étude de la drépanocytose du Cameroun dont elle fut secrétaire général jusqu’à son terme en juin 2017.

 

Olivia Ngou : figure incarnée du plaidoyer dans la lutte contre le paludisme

La campagne « Stop Malaria. Agir Maintenant » lancé par le Cameroun le 10 mars 2022 et parrainée par la Première Dame Chantal Biya porte l’estampille de Olivia Ngou. C’est sur son expertise de spécialiste du plaidoyer que le pays s’appuie en partie, pour mobiliser les acteurs nationaux et internationaux et porter le plaidoyer autour de cette nouvelle campagne. En réalité, la fondatrice et directrice exécutive de l’ONG Impact Santé Afrique (ISA) est incontournable lorsqu’il faut parler paludisme et plaidoyer autant au Cameroun qu’à l’international. Pour elle, « l’élimination du paludisme ne sera possible que si les communautés locales et la Société Civile s’engagent pleinement et de manière significative ». D’où son plaidoyer pour mettre fin au paludisme au Cameroun et dans le monde entier. Elle en a d’ailleurs fait un métier. Cofondatrice et coordinatrice mondiale de la Société civile pour l’élimination du paludisme (CS4ME), un réseau mondial d’Organisations de la Société Civile qui milite pour que les communautés soient au centre des efforts visant à éliminer le paludisme. Olivia Ngou est titulaire d’une maîtrise en Santé publique et forte de nombreuses casquettes qui lui permettent de mener à bien ce plaidoyer. Elle est ainsi membre active du conseil d’administration d’UNITAID ; de la Délégation des communautés au Conseil d’Administration du Fonds Mondial et du Comité de pilotage Roll Back Malaria ; du Global Fund Advocates Network (GFAN) Africa. Elle a précédemment travaillé comme directeur national de Malaria No More Cameroun pendant 10 ans. Elle a reçu plusieurs prix parmi lesquels le prestigieux prix REACH (Recognizing Excellence Around Champions of Health) en 2019.

 

Marie Mélanie Bell : l’espoir des enfants autistes

Cheffe d’entreprise, femme politique, femme d’affaires, active dans le social et l’humanitaire. Telles sont entre autres, les multiples casquettes de Marie Mélanie Bell. Mais c’est à travers le « Centre Orchidée Home (Le COH) », son centre spécialisé sur l’autisme et pionnier du genre au Cameroun que la PCA de la Centrale nationale d’approvisionnement en médicaments et consommables médicaux (CENAME) s’est fait connaître du public. Son combat contre l’autisme mené depuis 2004 a d’ailleurs valu à son Centre sis à Douala (Bonamoussadi), d’être reconnu d’utilité publique par un décret du chef de l’État en 2017. Grâce à cet engagement, les enfants atteints d’autisme et leurs parents ont retrouvé un peu d’espoir. Elle a été l’une des artisanes de l’organisation des congrès sur l’autisme en terres camerounaise. Par ailleurs, elle œuvre aussi pour redonner le sourire aux mineurs des prisons. Sa sœur aînée et son entourage la décrivent comme une passionnée, déterminée et intègre. Marie Mélanie Bell est titulaire d’une licence professionnelle en éducation spécialisée de l’ISPPA. En plus d’être chef d’établissement, Marie Mélanie Bell est aussi chef d’entreprise. Précisément, dans le domaine du transport aérien, maritime et du transit. Cette opératrice économique est aussi membre du GICAM. Elle a siégé au conseil d’administration de ce mouvement patronal jusqu’en 2019, en tant que représentante du Syndicat des commissionnaires agréés en douane et des transitaires du Cameroun, dont elle était vice-présidente. Marie Mélanie Bell est également membre du conseil d’administration du Conseil national des chargeurs du Cameroun (CNCC), où elle siège pour le compte du GICAM. Militante du RDPC, elle a été sénatrice suppléante du Littoral durant la mandature de 2013 à 2018.

NB: °°° profil ajouté

 

 

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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