Cancer du col de l’utérus. La vaccination se porte mal dans le Centre, le Littoral et l’Ouest

(Lurgentiste.com)– Au Cameroun, la vaccination contre le cancer du col de l’utérus affiche de mauvais chiffres au compteur dans trois régions. Ce sont celles du Centre, du Littoral et de l’Ouest. Dans ces régions, les taux de couverture vaccinale (CV) pour la première et la 2e dose (HPV 1 et 2) n’atteignent pas 5% depuis un an, telles que l’indiquent les statistiques de septembre 2021 du Programme Elargi de vaccination (PEV). Le Littoral, avec 0,68% seulement de CV pour la première dose et 0,22% pour la 2e dose, est classé dernier. Cette région est suivie du Centre (1,49 et 0,43%) et de l’Ouest (5,36 et 0,91%).  Ces chiffres sont donc très en deçà de l’objectif fixé de 25%.

Un an après son introduction en octobre 2020 au Cameroun, seules les régions de l’Adamaoua, de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ont une couverture vaccinale supérieure à 25% pour la première dose en cours depuis octobre 2020 et 5% pour la 2e dose qui est injectée aux jeunes filles prennent depuis avril 2021. De manière générale, les chiffres font état de ce que plus de 67 mille 158 filles ont déjà reçu ce vaccin. Ceci, « Malgré la vague de rumeur », se félicite un responsable du PEV.

Sauf que d’après ce bras séculier de l’Etat en matière de vaccination, l’un des objectifs était d’amener d’ici décembre 2021, au moins 70% des filles âgées de 9 ans à se faire vacciner contre le HPV responsable du cancer du col de l’utérus et les autres infections causées par le virus du papillome humain. « Nous sommes à la première année d’introduction de cet antigène. Les vaccins nouvellement introduits se sont toujours caractérisés par une faible couverture. C’est pour cela que l’objectif à l’année 1 n’est jamais comme les autres antigènes », relativise notre source au PEV.

Quoi qu’il en soit, la vaccination contre le cancer du col de l’utérus continue de faire ses petits pas dans notre pays. Pour l’heure, aucune précision n’a été donnée par le PEV sur les stratégies à venir pour susciter plus d’adhésion et sur la moyenne des jeunes filles qui reçoivent volontairement ce vaccin (Gardasil) par mois. Durant les trois premiers mois suivant son introduction, la moyenne était de 4173 jeunes filles. « Au regard de ce qu’il y a eu comme rumeurs et fake news autour de ce vaccin, ce que nous observons en termes d’adhésion est encourageant », confiait alors en janvier dernier une source au PEV. Celle-ci rassurait qu’en termes d’effets secondaires, « rien n’a été relevé ».

En rappel, ce vaccin finalement introduit dans le PEV de routine le 12 octobre 2020 (après le raté du 27 novembre 2019) a été au centre d’une vive controverse. Une frange de l’opinion camerounaise et médicale dénonce depuis l’annonce de son introduction, ses effets indésirables graves et invalidants sur les cibles. Celle-ci doute aussi de l’innocuité, de l’efficacité et de la fiabilité de ce vaccin destiné à protéger la jeune fille non encore sexuellement active contre ce 2e cancer féminin au Cameroun. Durant tout le mois d’octobre dernier, les spécialistes (oncologues et gynécologues) ont à nouveau martelé et rappelé l’importance du dépistage précoce au regard des ravages de cette maladie au sein de la société camerounaise.

Encadré

1787 décès en 2020

Le cancer du col de l’utérus est le deuxième cancer le plus diagnostiqué et la troisième cause de décès par cancer chez les femmes dans les pays moins développés. Il comptait 2770 nouveaux cas en 2020 au Cameroun, pour 1787 décès. Avec le cancer du sein, ce sont donc les deux formes dominantes de cancer dans notre pays en termes d’incidence et de mortalité. Ses autres facteurs de risque sont les infections sexuellement transmissibles (IST), le tabagisme, les rapports sexuels précoces, les partenaires sexuels multiples, et l’utilisation de contraceptifs oraux.

A un stade précoce, il est souvent asymptomatique. Mais une fois localement avancée, la maladie peut provoquer des symptômes cliniques tels que les saignements vaginaux anormaux (également après le coït), les pertes vaginales, douleurs pelviennes, dyspareunie.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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