Cameroun. Le diocèse d’Obala interdit le vaccin contre le cancer du col de l’utérus dans ses écoles et Fosa

Mgr Bayemi, évêque du diocèse.

Dans une lettre à l’attention des chefs d’établissements scolaires et responsables des Centres de Santé, l’institution catholique le trouve incomplet et soutient qu’il s’agit plutôt d’un vaccin contre les lésions pré-cancérigènes.

Le diocèse d’Obala est formel. « Le vaccin contre le cancer du col de l’utérus est incomplet ».  Car, il lui « manque une certaine efficacité face à d’autres VPH différents des types 16 et 18 ». Aussi, « C’est un vaccin partiel parce qu’il y a plus de 15 VPH qui n’y sont pas inclus », écrit Mgr Luc Onambele, le Vicaire général (VG) et par ailleurs Professeur de santé publique et de Bio-éthique à l’Ecole des Sciences de la Santé de l’Université Catholique d’Afrique Centrale (UCAC).

En outre, « Ce n’est pas un vaccin contre le cancer du col de l’utérus mais plutôt contre le VPH de type 16 et 18 ou alors contre les lésions pré-cancérigènes », poursuit ce dernier. Par conséquent, « Nous l’interdisons formellement dans nos formations sanitaires et dans nos écoles primaires », tranche le Professeur-Chercheur et auteur de l’ouvrage « Loi naturelle et procréation médicalement assistée. Questions fondamentales de bioéthique et d’éthique biomédicale ».

« Précisions sur le vaccin contre le cancer du col de l’utérus ». Tel est l’objet de la lettre que ce titulaire d’un Doctorat (PhD) International en santé publique et médecine préventive, adresse aux responsables des Centres de Santé et Chefs d’établissements scolaires du Diocèse d’Obala. Dans le document signé hier 19 octobre 2020, le Dr en théologie morale, option bioéthique apporte les précisons relatives au vaccin introduit dans le Programme élargi de vaccination (PEV) de routine le 12 octobre dernier. D’abord, les 70% des cancers du col de l’utérus que développent un demi-million de femmes chaque année proviennent du VPH de types 16 et 18.

Or, il existe plus de 100 types de VPH parmi lesquels 40 sont sexuellement transmissibles et environ 18 VPH sont oncogéniques. Donc, « Le vaccin disponible contre le VPH est uniquement efficace contre les lésions pré-cancérigènes de types 16 et 18 et non des 15 autres environs », soutient le Professeur-Chercheur. Autre grief contenu dans la lettre, la tranche d’âge ciblée a été moins représentée dans les essais cliniques menées jusqu’ici. « Pourtant, la médecine basée sur l’évidence scientifique voudrait que les essais cliniques ne se limitent pas aux résultats intermédiaires mais qu’ils aboutissent aux résultats définitifs ».

Effets indésirables

Selon lui, dans la mesure où ce vaccin est inoculé aux jeunes filles de 9 ans et que le pic de l’incidence de ce cancer se situe entre 40 et 50 ans, « Rien ne nous rassure qu’il n’y aura pas d’effets indésirables entre temps comme cela a été signalé ailleurs ». Ce d’autant plus qu’« Il faut attendre plus de 30 ans pour constater ses bénéfices », peut-on sur cette lettre dont ampliation a été faite à Mgr Bayemi, le Père Evêque et à Mgr Bienvenu Tsanga, VG numéro 1 du Diocèse.

Le Professeur de santé publique et de Bio-éthique convoque aussi le Système de notification des effets indésirables des vaccins (Vaers) de l’Union Européenne. Lequel note qu’entre le 1er juin 2006 et le 31 décembre 2008, 772 cas ont signalé avoir eu des effets indésirables sur les 23 millions de doses administrées. « Pire encore, 32 décès ont été enregistrés. Ce qui est proportionnellement très élevé par rapport à un vaccin », martèle Mgr Onambele.

A noter que le Diocèse d’Obala situé dans la région du Centre couvre deux départements : La Lekié et la Haute-Sanaga. Il compte 60 paroisses, 03 quasi paroisses, un institut supérieur (ISSAEER), 08 établissements d’enseignements secondaires, 41 groupes scolaires, 14 écoles primaires et 05 écoles maternelles autonomes. Il a été créé en 1987 par division de l’archidiocèse de Yaoundé, avec comme premier évêque Mgr Jérôme Owono Mimboe. Depuis 2010, il est administré par Mgr Sosthène Léopold Bayémi Matjei.

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.
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