(Lurgentiste.com)- Au Cameroun, seulement 18,1% des personnels de santé sont complètement vaccinés contre le Covid-19 depuis le 12 avril 2021. En d’autres termes, moins de 20% d’entre eux ont été injectés en sept mois, sur les 133 304 recensés à travers le pays. C’est ce que révèle le ministère de la Santé publique (Minsanté) dans son rapport de situation (Sitrep) du 27 octobre dernier. Selon ce document, six régions sur 10 affichent un taux de vaccination complète des soignants supérieur à 18%.
Ainsi, dans le Grand-Nord et au niveau national, avec un taux de 39,8%, la région de l’Adamaoua a la plus forte couverture vaccinale (CV) de vaccinés à deux doses. Elle est suivie par l’Extrême-Nord, avec 30%. Le Nord s’en sort avec 20,5%. Ceci, loin devant les régions du Centre (12,2%), Littoral (14,2%) et de l’Ouest (12,2%). Ces trois régions restent ainsi les mauvais élèves en matière de vaccination sur l’étendue du territoire national.
Ces données démontrent à suffisance que les personnels de santé demeurent réticents à la vaccination. D’ailleurs, une étude nationale sur l’acceptabilité de la vaccination contre ce virus mortel menée en mars dernier par le Programme nationale de vaccination (PEV), a révélé que 37,6% de soignants n’étaient pas favorables à la vaccination. Les principales raisons avancées pour justifier cette opposition à la vaccination étaient le doute sur l’efficacité du vaccin (54,3%), ainsi que la fiabilité dudit traitement. Le constat fait donc état de ce que ces appréhensions demeurent dans les rangs de ceux qui sont pourtant en première ligne dans la lutte contre la pandémie mondiale.
Méfiance
Pour les personnels de santé interrogés, cette situation «traduit ou accélère la méfiance envers le vaccin. A long terme, c’est un système de santé plus vulnérable en cas de résurgence», analyse l’un d’eux. Plus grave, la réticence au vaccin anti Covid-19 n’est pas sans conséquences. «Elle va mettre à mal tout le processus vaccinal contre le Covid-19 au Cameroun. Le PEV et le Minsanté doivent prendre ce problème comme un enjeu capital», soutient un médecin de santé publique. Pour lui, il faut continuer à former de manière continue ces personnels dont 3521 ont été infectés depuis mars 2020 et 57 tués. Ce d’autant plus «qu’il ya eu peu de communication spécifique pour cette catégorie de la population», soutient l’une de nos sources médicales.
En tout cas, de manière générale, cette CV des personnels de santé reste élevée par rapport au reste de la population cible (estimée à 13 944 491 personnes). En effet, depuis 7 mois, seulement 1,2% de cette population est complètement vaccinée. Soit 166 517 personnes. Par ailleurs, 1,9% de personnes âgées et 5,9% de personnes avec comorbidités sont complètement vaccinées à cette date. Les espoirs sont donc désormais tournés vers la campagne d’intensification de la vaccination prévue du 17 au 21 novembre prochain. « J’encourage les populations à se faire vacciner en masse, en vue d’acquérir l’immunité collective requise. La vaccination sauve des vies ! Vaccinons-nous», a tweeté le ministre de la Santé publique (Minsanté), Manaouda Malachie, le 31 octobre dernier.
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