Rougeole/Rubéole. Risque de péremption de 28 mille doses de vaccin dans le Centre

(Lurgentiste.com)- Le Cameroun risque de perdre 28 mille doses du vaccin contre la rougeole et la rubéole (RR). Ces vaccins disponibles dans les entrepôts des Districts de Santé (DS) de la région du Centre, sont menacés de péremption, a expliqué le Programme élargi de vaccination (PEV) lors de sa 37e réunion de coordination. Comment en est-on arrivé là ?

A cette question, les responsables du PEV et la Coordination du Groupe technique régional du Centre (GTR-PEV Centre) sollicités s’expriment peu. Ils se limitent simplement à dire que les couvertures vaccinales sont faibles dans tous les DS de la région. « Tous les districts sont en train de développer des stratégies de rattrapage vaccinal pour ce vaccin en fonction de leurs doses disponible », avance une source interne au groupe technique régional (GTR-PEV) Centre.

Ce faible niveau de consommation des vaccins pourrait aussi s’expliquer par la situation de crise sanitaire qui prévaut dans le monde depuis plus d’un an. Depuis l’annonce des premiers cas de Covid-19 en mars 2020, des parents ont déserté les services de vaccination de routines, affaiblissant ainsi la couverture vaccinale.

Inquiétudes

Cette situation intervient dans un contexte où deux districts de santé de la région du centre sont en épidémie de rougeole et de rubéole. Il s’agit des DS de Ntui (Mbam) et de la Cité Verte (Yaoundé) où 28 cas de rougeole ont déjà été enregistrés.

Dans une correspondance en date du 21 septembre 2021 et destinée au délégué régional de la santé publique pour le Centre, le ministre de la Santé publique s’inquiète des proportions que pourrait prendre cette épidémie dans les prochaines semaines. Manaouda Malachie s’indigne de ce que : « aucune riposte n’a été organisée pour stopper l’épidémie jusqu’à date ». La situation est d’autant plus préoccupante que : « Si rien n’est fait, la probabilité de propagation aux autres Districts de santé a été établie par l’analyse de risque de rougeole », poursuit-il.

Riposte

Pour sauver les meubles, le Minsanté a prescrit l’organisation « toutes affaires cessantes » des activités de vaccination dans trois districts de santé à savoir Ntui, Yoko et Ayos. L’opération qui devrait se dérouler du 25 au 29 septembre 2021 permettra de « contenir cette maladie et sauver ainsi les précieuses doses de vaccins menacées par la péremption »,explique Manaouda Malachie.

Mais, en sus de l’intérêt purement sanitaire, l’organisation de ces campagnes de vaccination présente un enjeu financier pour l’Etat du Cameroun. En effet, si ces doses de vaccin arrivent à être frappées de péremption, cela obligerait le Cameroun à reverser une importante contrepartie financière à Gavi, l’alliance internationale qui subventionne l’acquisition de ces vaccins.

Précisons que les DS visés par cette campagne présentent une faible couverture vaccinale et abritent des populations installées dans les zones difficiles d’accès du fait de l’enclavement. Il sera donc question d’y vacciner tous les enfants âgés de 0 à 23 mois afin d’améliorer leur couverture vaccinale et renforcer l’immunité individuelle de chaque enfant et par ricochet, l’immunité collective des communautés cibles.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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