(Lurgentiste.com) — En 2023, le Cameroun a importé 29 832,6 tonnes de produits pharmaceutiques pour un montant de 166,648 milliards de FCFA, selon la note sur le Commerce extérieur du Cameroun en 2023, rendue publique par l’Institut national de la statistique (INS). Comparée à l’année 2022, où ces importations étaient de 26 145,5 tonnes pour un montant de 166 053 milliards de FCFA, cette augmentation est modeste, mais significative (0,4 %).
Les principales sources d’importations pharmaceutiques sont l’Inde et la France. En effet, parmi les produits importés d’Inde par le Cameroun, les médicaments occupent une place de choix, représentant 8,1 % des importations. Cette tendance est similaire en France, où s’ajoutent aux médicaments, les insecticides, les plantes médicinales et les préparations alimentaires pour enfants.
Cette augmentation des importations peut être attribuée à divers facteurs, selon plusieurs sources proches du dossier. Parmi ceux-ci, la réduction de la consommation de faux médicaments, l’expansion du nombre de pharmacies et la croissance de la demande semblent jouer un rôle prépondérant.
Extraversion
Ces importations soulignent la dépendance du Cameroun à l’égard des produits étrangers pour des produits de première nécessité. Entre 2018 et 2022, le pays a dépensé 526 milliards de FCFA pour l’achat de médicaments. Selon les chiffres officiels, 98 % des médicaments distribués au Cameroun proviennent de l’extérieur. En d’autres termes, seulement 2 % des produits pharmaceutiques disponibles sur le marché national sont produits localement.
Cette dépendance excessive aux importations n’est pas sans conséquence sur le Cameroun. Bien au contraire, elle fragilise la sécurité d’approvisionnement du pays en médicaments essentiels, exposant ainsi la population à des risques en cas de perturbations sur les marchés mondiaux. De plus, la faible capacité de production locale limite la disponibilité des médicaments et contribue à maintenir des prix élevés pour les consommateurs. Il est donc impératif que le Cameroun accélère ses efforts pour promouvoir la production locale de médicaments.
Les autorités camerounaises ont souvent exprimé la nécessité de réduire la dépendance aux importations et de favoriser la production locale de médicaments. Selon Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique, il est essentiel que le Cameroun développe sa propre industrie pharmaceutique pour répondre aux besoins croissants de la population, notamment dans le cadre de la mise en place de la Couverture santé universelle (CSU).
Mais ces déclarations de bonnes intentions tardent à se concrétiser pour les industriels locaux qui plaident pour que leur soient accordés, dans un premier temps, seulement 30 % de la part du marché national.
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