(Lurgentiste.com) – Le Cameroun a enregistré une consommation notable de diverses substances en 2023, avec en tête le Cannabis (34%), suivi par l’Alcool (19%), le Tabac (16%), et le Tramadol ou Tramol (13%). Ces données sont issues des consultations menées dans les 19 Centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) fonctionnels répartis à travers le pays, où 1 719 consommateurs de drogues ont été admis au cours de l’année écoulée.
Une analyse approfondie du profil des consommateurs révèle une nette prédominance masculine, les hommes étant près de 08 fois plus nombreux que les femmes. Selon Didier Demassosso, psychologue-clinicien, cette tendance est due à des facteurs sociaux et biologiques. Les hommes ont tendance à consommer plus fréquemment et sur une plus longue durée des drogues illicites telles que le cannabis et la cocaïne, tandis que les femmes montrent une propension plus élevée à la rechute pendant le traitement et à développer une dépendance plus rapidement.
Cette surconsommation de drogues chez les hommes est attribuée à leur exposition accrue à des situations favorisant l’accès aux drogues, ainsi qu’à une plus grande tolérance sociale à la prise de risque. Cette tendance, couplée à des habitudes de consommation plus durables, contribue à un impact significatif sur la santé mentale et sociale des individus.
Le bulletin épidémiologique national de santé mentale d’avril indique que les jeunes âgés de 15 à 34 ans constituent la grande majorité (81,3%) des admissions pour des problèmes liés à la consommation de drogues. Les 20-24 ans sont les plus touchés, suivis des 25-29 ans et des 15-19 ans. Même les adolescents de moins de 15 ans, bien qu’en minorité (2,4%), sont représentés, soulignant ainsi le début précoce de la consommation de drogues au Cameroun et son impact sur la jeunesse.
Cette situation soulève des inquiétudes quant à l’accessibilité des jeunes à ces substances addictives. Bien que le circuit de distribution des drogues soit connu des autorités compétentes, il demeure largement non maîtrisé. Les troubles liés à la consommation de drogues ont des répercussions graves sur la productivité, la santé physique et mentale, ainsi que sur la stabilité sociale et financière, exigeant une action urgente pour contrer ce fléau.
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