(Lurgentiste.com) – Les équipes du ministère de la Santé publique s’activent pour le lancement de la phase test de la Couverture Santé universelle (CSU) au Cameroun. Cette phase devrait intervenir dans les 8 prochains mois, a confié Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique (Minsanté), le 15 octobre 2021. « Nous ne donnerons pas une date. Mais je pense qu’au premier semestre 2022, nous allons au moins lancer quelque chose à titre pilote », a-t-il déclaré sur les ondes de Radio Balafon. Le Minsanté assure que pour cela, ses équipes disposent déjà d’un minimum d’équipement. Un panier consolidé de soins est également en cours d’élaboration.
L’autorité tutélaire de la santé indique par ailleurs que les enrôlements pourraient commencer d’ici fin 2021. A cet effet, le 16 septembre dernier, des équipements informatiques, des véhicules et engins à deux roues qui serviront à cet enrôlement des populations ont été présentés à Yaoundé. C’était au cours d’une cérémonie organisée par la Société santé universelle Cameroun (Sucam), le prestataire retenu par l’Etat en août 2020.
Processus d’enrôlement
Dans le détail, ce processus d’enrôlement va consister à collecter les informations et données biométriques des populations. Les équipes de Sucam iront dans les ménages, villages et formations sanitaires collecter ces informations. Notamment, le nom, prénom, la date de naissance, les contacts, photos et empreintes digitales. Ces informations seront par la suite transmises et stockées dans les data Centrer, base de données de Sucam.
Ainsi, pour enrôler plus de 25 millions de camerounais, cet opérateur dit disposer de 500 stations d’enrôlements fixes et de 1000 autres mobiles. Pour un début, ces enrôlements ciblent les personnes qui bénéficient déjà des programmes de soins gratuits ou subventionnés mis à leur disposition par le ministère de la Santé publique et ses partenaires. En rappel, la CSU consiste à offrir aux populations un accès de qualité et efficace sans que le coût n’entraîne des difficultés financières pour les usagers, aux services préventifs, curatifs, palliatifs. Elle vise la promotion de la qualité des services de santé pour tous. Elle est contenue dans la circulaire sur les orientations de la préparation du budget 2022.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Cameroun se presse lentement pour la mise en œuvre effective de ce projet décidé par Paul Biya il y a 4 ans. En effet, dans son traditionnel message de fin d’année à la nation le 31 décembre 2017, le président de la République avait déclaré : « Nous allons poursuivre nos efforts, afin de faire bénéficier à nos populations des soins de santé de qualité et accessibles à tous. C’est dans cette optique, que j’ai donné au gouvernement, l’instruction de parachever les réflexions relatives à la mise en place progressive de la Couverture santé universelle ».
Cette promesse du chef de l’Etat est pourtant l’un des piliers du septennat des Grandes opportunités ouvert le 6 novembre 2018. Sa mise en œuvre avait été présentée comme un engagement et une option du chef de l’Etat, afin de garantir la santé pour tous, « gage de développement pour une nation ».