Cameroun. Une subvention de 72 milliards de FCFA pour lutter contre le paludisme
(Lurgentiste.com)- Pour la période 2024-2026, le Cameroun bénéficie d’une subvention de 110 millions d’Euros du Fonds Mondial dans le cadre de la lutte contre le paludisme. Soit 72 milliards 206 millions 459 mille 248 de FCFA, pour assurer la continuité des services et produits de lutte contre cette maladie au profit des populations et principaux bénéficiaires. Concrètement, cet argent va servir à l’achat des intrants, équipements et à la mise en œuvre efficace des activités à tous les niveaux, spécifie le Programme national de lutte contre le Paludisme (PNLP). À cette subvention, il faut ajouter l’accompagnement de près de 22 millions de dollars chaque année, de L’Initiative du Président Américain (PMI), notamment dans les régions de l’Extrême-nord et du Nord.
Ces fonds du principal bailleur financier du pays dans la croisade contre cette maladie, la tuberculose et le Sida ont été octroyés au moment où le pays vient d’élaborer son 6ᵉ plan Stratégique National de lutte contre cette maladie pour la période 2024-2028. Selon le PNLP, les besoins estimés pour la mise en œuvre dudit Plan Stratégique s’élèvent à 336 955 044 315 de Fcfa. Or, seulement 149 983 394 010 de F ont déjà été mobilisés. Le gap financier pour la lutte contre le paludisme pour les quatre prochaines années s’élève donc à 186 971 650 305 de F. Ce qui représente 55 % des besoins.
Financements nationaux
Pour ce programme donc, le plaidoyer pour la mobilisation des ressources doit se poursuivre. Dans la « déclaration de Yaoundé » ayant sanctionné la conférence des ministres africains des 11 pays les plus touchés par le paludisme, le gouvernement s’était d’ailleurs engagé à établir des partenariats fondés sur la collaboration pour la mobilisation des ressources. En réalité, l’insuffisance des financements nationaux reste l’un des maillons faibles de cette riposte nationale.
Le paludisme reste une préoccupation de santé publique majeure. « L’ampleur de la maladie contrastant avec la modicité des ressources disponibles ou mobilisables », le pays peut mettre sur pied « Le financement optimal », propose Engelbert Essomba Bengono, député RDPC. Lequel « pourrait se faire par la budgétisation du coût réel d’un cas de paludisme grave, multiplié par le nombre de cas paludisme (simple et grave) enregistrés sur l’année précédente », explique-t-il. Selon ce membre du Réseau des Parlementaires engagés dans la lutte contre le paludisme, les chiffres élevés de la mortalité et morbidité palustre « offrent une base de travail qui pourrait permettre aux ressources budgétaires allouées au paludisme de passer le cap de 300 milliards de francs CFA par an, soit à peine 0,08% des recettes fiscales de l’exercice 2024 en cours ».
Covid-19
Ceci est d’autant plus important que le Cameroun est parmi les 11 pays les plus touchés par la malaria. D’après les données rapportées par les formations sanitaires, 2 977 754 cas de paludisme confirmés ont été enregistrés en 2023, représentant ainsi 28 % de motifs de consultations. De sources officielles, le paludisme a tué 1756 personnes au cours de l’année écoulée. 1 201 décès sont survenus chez les enfants de moins de cinq ans. La maladie reste ainsi « une préoccupation de santé publique majeure ».
Fort de cela, « Nous pensons humblement qu’il faut retrouver le même état d’esprit qui a prévalu lors de la pandémie à Covid-19 », plaide le député Essomba Bengono. Pour ce cas précisément, « Le pays a mobilisé en deux ans, toutes les ressources dont nous avions besoin dans le cadre d’un plan de riposte national, élaboré et mis en œuvre par le Gouvernement », ajoute l’expert en droit des investissements. Par ailleurs, « au regard de sa forte mortalité, le paludisme pourrait être érigé en cause de santé publique nationale. De manière à susciter, pourquoi pas, une fiscalité spécifique pour son financement », conclut cet ancien cadre en Audit, contrôle et inspection au ministère des Finances.
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