Le paludisme tue 1756 personnes en 2023 au Cameroun, en baisse de 29%
(Lurgentiste.com)- 2,9 millions de cas de paludisme ont été confirmés en 2023 dans les formations sanitaires (Fosa) camerounaises, sur les 10 617 542 personnes reçues en consultations. Ces données rapportées issues de la plateforme Dhis2 du ministère de la Santé publique (Minsanté) indiquent aussi que cette maladie a encore représenté 28 % de motifs de consultations, 47,9 % d’hospitalisations. Des 23 979 décès toutes causes confondues enregistrés en 2023 dans les hôpitaux, 1756 décès sont dus au paludisme (contre 2480 en 2023). Soit 7,3% des décès enregistrés.
Ce n’est pas tout. 1 024 353 cas ont été classés cas de paludisme grave, parmi lesquels 32% sont des enfants de moins de cinq ans. « Ces chiffres indiquent une tendance à la baisse par rapport à la situation des années précédentes. Le nombre de décès notamment a connu une diminution de 2022 à 2023 de l’ordre de 29 % », indique le Programme national de lutte contre le Paludisme (PNLP). En effet, l’évolution annuelle de la mortalité palustre montre que depuis 2020, la courbe de décès est décroissante. Toutefois, « le paludisme reste un problème de santé publique majeur au Cameroun en dépit des efforts de lutte déployés par le Gouvernement et ses partenaires », regrette ce programme.
Surtout que de nombreuses difficultés entravent la lutte. Il s’agit notamment du recours tardif aux soins par les familles en cas de fièvre ; du respect insuffisant des directives de prise en charge du paludisme par certains prestataires ; des limites d’accès aux services de prévention et de prise en charge par certains groupes (populations en zone de crise / conflit, les déplacés, les personnes vivant avec un handicap …) ; l’émergence des résistances des moustiques aux insecticides. L’utilisation insuffisante des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (Milda) par les ménages n’est pas en reste. Seulement 68 % des ménages disposant de Milda les utilisent effectivement.
À ceci, il faut ajouter l’utilisation insuffisante des services de Consultations Prénatales (CPN) limitant l’accès au Traitement Préventif Intermittent (TPI) par les femmes enceintes. Seulement 51 % reçoivent au moins trois doses de TPI. Au moment se célèbre la 17ᵉ Journée Mondiale de Lutte contre le paludisme cette année, les officiels de la santé en appellent donc à la mobilisation et implication de tous, pour éradiquer cette maladie d’ici 2030. À noter que l’édition 2024 se déroule sous le thème : « Promouvoir l’équité en matière de santé, l’égalité des sexes et les droits humains ».