Cameroun. Médecins sans frontières se retire du Nord-Ouest au détriment des populations privées d’assistance médicale

Olive Atangana
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Un accord n’a pas été trouvé par le gouvernement camerounais après huit mois de suspension et de négociation.

Les équipes médicales de Médecins Sans Frontières (MSF) quittent finalement la région du Nord-Ouest au Cameroun. La décision de l’Ong internationale a été officialisée hier 03 août 2021 via un communiqué signé de Emmanuel Lampaert, coordinateur des opérations de MSF pour l’Afrique centrale. « Nous n’avons donc d’autre choix que de retirer nos équipes. Nous garderons toutefois un petit bureau de liaison à Bamenda, la capitale régionale, afin de poursuivre le dialogue avec les autorités », a-t-il déclaré.

C’est depuis 08 mois que les autorités camerounaises ont suspendu les activités de MSF dans le Nord-Ouest, une région durement affectée par la violence armée entre forces de sécurité et groupes armés séparatistes. « Cette suspension réduit considérablement l’offre de soins disponible dans une zone où les populations sont particulièrement affectées par les violences », poursuit Emmanuel LampaertCependant« Si les autorités décident de lever notre suspension, nous reprendrons nos interventions médicales au plus vite ».

Après plus de quatre années de conflit armée, l’accès aux structures de soins reste difficile pour une partie de la population et un grand nombre de structures sanitaires ne sont plus fonctionnelles. Les contraintes financières, sécuritaires et géographiques sont venues s’ajouter à cette situation déjà difficile pour ces milliers de population. « Il est fondamental que d’autres organisations viennent apporter un soutien supplémentaire au ministère de la Santé pour garantir des soins aux populations vulnérables de cette région », plaide donc Emmanuel Lampaert.

C’est depuis 2018 que MSF assure des soins médicaux d’urgence et un service d’ambulance gratuit dans le Nord-Ouest. Mais le gouvernement accuse les équipes médicales de MSF de collusion avec les groupes armés d’inspiration séparatiste qui sévissent dans la partie anglophone du pays. « Les autorités camerounaises veulent que MSF leur dise qu’on a soigné un séparatiste à tel endroit, ici ou là », confiait une source proche du dossier à lurgentiste.com. En d’autres termes, le gouvernement veut que l’ONG se substitue aux agences de renseignements et lui indique chaque endroit où se font soigner les combattants séparatistes blessés ou malades.

En réponse à cette exigence de Yaoundé, Médecin sans frontières oppose une fin de non-recevoir en s’appuyant sur le Droit international humanitaire (DIH). Notamment, les conventions de Genève qui « définissent de manière générale les principes de neutralité, d’indépendance des ONG ».

Jusqu’à la suspension de ses activités le 8 décembre 2020, les équipes de MSF revendiquent avoir dans cette région, soigné 180 survivantes de violences sexuelles, assuré 1725 consultations de santé mentale, effectué 3272 interventions chirurgicales et transporté 4 407 patients en ambulance, dont plus de 1000 étaient des femmes sur le point d’accoucher.

 

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Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.
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