Cameroun. Les personnels de santé accusés d’homicide involontaire comparaîtront libres
(Lurgeniste.com)- le Dr Njiwa Annie et ses deux collègues respirent à nouveau l’air de la liberté. Ils ont été libérés ce vendredi 03 novembre dans l’après-midi, après un passage devant le juge d’instruction en charge de l’affaire. En effet, les accusés se sont rendus ce matin au parquet et le juge d’instruction a levé le mandat de dépôt provisoire sous le coup duquel ils étaient placés depuis le 10 octobre dernier. L’urgentiste est en mesure d’affirmer qu’aucune caution ne leur a été exigée. « Selon nos informations, ils ont été libérés sous haute instruction », confie une source médicale proche du dossier.
Dans un communiqué rendu public ce jour, le Collectif des avocats pour la défense des prévenus indique avoir déposé une demande de mise en liberté, « selon les dispositions du Code de Procédure Pénale ». À la suite de ceci, « une Ordonnance de mise en liberté a été délivrée par le juge d’instruction. Les prévenus seront ainsi poursuivis en étant libres », poursuit ce Collectif. Pour l’heure, aucune date n’a été fixée pour leur procès. Mais la date de la prochaine audition est arrêtée au 17 novembre prochain.
Mobilisation payante
À l’analyse, la libération des trois co-accusés est le fruit de la mobilisation des blouses blanches, des leaders d’opinion, des associations et syndicats de médecins, qui se sont illustrés ces derniers jours par des actions de lobbying et de plaidoyer. Le 17 octobre dernier, le Collectif des médecins et paramédicaux camerounais et de la Diaspora, a notamment adressé une note au chef de l’État, Paul Biya. Cette correspondance appuyée d’une pétition signée par plus de 1000 médecins et autres sollicitait l’« intervention estimée » du chef de la Magistrature Supreme, « pour garantir la libération de ces professionnels de la santé de leur détention préventive injuste afin qu’ils puissent présenter leur cas de manière libre et transparente ».
Réceptionnée dans l’après-midi du lundi 23 octobre 2023 par le Cabinet-civil de la Présidence de la République, cette missive ayant pour objet « Appel à la libération des professionnels de la santé injustement détenus », visait aussi à rappeler au président de la République, « les conditions difficiles dans lesquelles les professionnels de la santé exercent dans notre pays ».
25 jours à Kondengui
Dr Annie Njiwa, médecin généraliste, Mvondo Engama Dieudonné et Etoundi Mendana Julien Amour, respectivement infirmier anesthésiste diplômé d’État et infirmier diplômé d’État ont passé 25 jours en détention à la prison centrale de Kondengui.
Pour rappel, ces personnels soignants en service au Centre Médical le Jourdain sont accusés d’homicide involontaire sur un nourrisson de sept semaines, décédés à la suite d’une ponction lombaire. « Malheureusement, les circonstances entourant cette tragédie n’ont pas fait l’objet d’une enquête équitable et impartiale pour établir d’éventuelles responsabilités », affirme le Collectifdes médecins et paramédicaux camerounais et de la Diaspora.
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