(Lurgentiste.com)- Ce 24 octobre, une mission d’investigation conjointe du ministère de la Santé (Minsanté) se rend à l’hôpital de District d’Abong-Mbang, région de l’Est. Elle est composée des responsables de l’Inspection générale des services administratifs (IGSA) ; de celle des services médicaux et paramédicaux (IGSPM) ; de la DRH et DOSTS notamment. Dans la note de service commise à cet effet et signée le 20 octobre dernier par le ministre de la Santé publique, les motifs de cette descente sur le terrain ne sont pas mentionnés. Approchés, certains membres de cette de cette mission n’ont pas donné suite à nos questions.
Mais selon nos informations, elle fait suite à une dénonciation de mauvaises pratiques qui ont cours au sein de cette formation sanitaire publique. Elles vont de la vente illicite des médicaments, aux opérations chirurgicales ratées, en passant par la corruption, des erreurs médicales et les décès qui en découlent. «Le nouveau directeur, plus préoccupé par la vente des médicaments de la rue et le commerce que par le suivi des malades, multiplie des cas d’opérations chirurgicales ratées », accusent les dénonciateurs.
Faux, argue-t-on dans l’entourage de ce dernier, médecin-légiste. « Il suffit de prendre le taux de mortalité post-opératoire avant ce directeur et celui après lui et on fait le point », argumente l’un de ses proches. Pour un autre, le Dr Kamdem, le directeur, « travaille bien et très apprécié des malades », soutient-il. Et de poursuivre : « En fait dans cette région, dès qu’une élite veut votre peau, elle va écrire contre vous. Dans ce cas, ils veulent déjà mettre un fils du coin à sa place ».
Cabale ?
Mais les griefs contre le top management de l’HD ne s’arrêtent pas là. « La vente du faux médicaments est officielle et y a été érigée en règle. le Dr Kamdem alimente même d’autres formations sanitaires de tout le département. Plusieurs saisies ont été menées mais il n’a jamais été inquiété. Les malades qui s’y rendent pour solliciter les soins sont désagréablement surpris. Ceux qui y vont pour se faire opérer en ressortent plutôt avec des complications qui les rendent définitivement handicapés, quand ils ne perdent pas purement et simplement la vie », chargent ces derniers.
Encore une fois, « c’est une dénonciation sans fondement. Les directeurs de certains hôpitaux comme Batouri et Obala sont des médecins légistes eux aussi mais n’ont pas ce genre de problème. Les décès au bloc ne peuvent s’expliquer par sa spécialité », répond notre source médicale. Elle y voit d’ores et déjà, comme certains de ses confrères, une autre cabale et un rapport à charge à venir, contre les personnels soignants.
Lesquels « travaillent dans des conditions extrêmement difficiles, sans plateau technique adéquat, ni avantages, mais avec des humiliations à répétition parfois en mondovision, en guise de récompense », fulmine un autre médecin. En tout cas, ce n’est pas la première fois qu’une mission d’investigation est dépêchée dans une formation sanitaire. C’était déjà le cas dans six formations sanitaires de la région du Centre en 2021.
Pour rappel, bâti sur une superficie de 7ha cet hôpital est constitué de 23 bâtiments fonctionnels. Depuis le 20 octobre 2020, l’hôpital de district d’Abong-Mbang a à sa tête le Dr Kamdem Dannick. Il est un médecin-légiste et expert médico-légal. C’est un produit de la deuxième promotion de la faculté de médecine de Douala, promotion 2014. Il est par ailleurs titulaire d’un diplôme gestion et management des structures hospitalières
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