(Lurgentiste.com)– Le paludisme représente encore 40% d’hospitalisation chez les enfants de 0 à 5 ans dans le District de Santé (DS) de Nkolbisson. « Et en termes de mortalité, c’est la première cause », regrette le Dr Palisson Tatiana, chef de ce DS. Selon elle, 17 décès y ont ainsi été enregistrés au cours du trimestre dernier. Suffisant pour être l’un des six DS pilotes pour la première administration du Traitement préventif intermittent (TPIn) du paludisme aux nourrissons de moins de deux ans de cet arrondissement.
La sobre cérémonie officielle a eu lieu ce 1er décembre au Centre de santé intégré (CSI) du DS de Nkolbisson. « Nous sommes l’un des districts pilotes dans l’implémentation de cette stratégie qui est une innovation dans la région du Centre. Nous espérons vivement que cette chimio prévention viendra réduire ces chiffres et surtout que les populations adhèrent », fait savoir ce médecin de santé publique. Concrètement, il s’agit de la Sulfadoxine Pyriméthamine, administrée en cinq doses. Le but est de prévenir la survenue du paludisme chez ces derniers.
Chaque dose le protège ainsi contre cette maladie pour une durée de 30 à 35 jours. D’après l’OMS, ce traitement réduit le risque de contracter cette maladie de 30% pour le nouveau-né. L’intervention cible les enfants de 10 semaines à 24 mois les plus à risque. Pour la réussite de ce projet appelé « Projet Plus », une communication est faite avec les Agents de santé communautaires (ASC). Les 41 que compte ce DS sont donc déployés sur le terrain pour entre autres, faire le porte à porte, informer et communiquer sur l’administration de la Sulfadoxine aux enfants ; faire des visites au sein des familles et distribuer le médicament dans les communautés.
Les causeries éducatives, parler du TPIn et de son importance pour ces enfants ne sont pas en reste. « Ils vont aussi administrer le TPIn aux enfants de un an et demi éloignés des centres de santé », précise Ndiomo Gwendoline Shang, Coordinatrice OSCD. Mais ce n’est pas tout. « Nous comptons également faire la communication au niveau des mass médias pour que les gens soient plus au courant », ajoute le Dr Palisson. Non sans insister sur le fait que « La prévention reste la meilleure arme. Il vaut mieux éviter que les enfants tombent malades ».
En effet, « Si on prend régulièrement son TPIn en respectant le calendrier établi, nous pensons que ça va apporter un plus dans la lutte contre le paludisme, en plus des autres actions qui sont déjà implémentées notamment dormir sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide à longue durée d’action, la lutte anti vectorielle ». Et celle-ci de conclure : « Nous pensons que tous ces moyens mis ensemble vont réellement réduire la charge liée au paludisme ».
A noter que ce « Projet plus » piloté par l’Association camerounaise pour le Marketing social (ACSM) à travers son partenaire technique Population Services International (PSI) va durer 4 ans. Il vise à réduire la morbidité et la mortalité dues au paludisme et à l’anémie chez les enfants de moins de deux ans. Ce modèle TPIn s’appuie sur la stratégie nationale à cinq contacts et est mise en œuvre conjointement avec le PNLP et le PEV. Pour rappel, 2603 enfants de moins de cinq ans ont été tués au Cameroun en 2021 par le paludisme.