Yaoundé. Les personnels de santé font à nouveau le pied de grue au Minsanté
(Lurgentiste.com)- La détermination se lisait sur les visages des personnels soignants grévistes de certains hôpitaux publics hier à Yaoundé. Après avoir été déguerpis de force lundi dernier sur l’esplanade du ministère de la Santé publique (Minsanté) et amenés « manu militari » au Commissariat Central numéro 1 de la ville, ils ont été relâchés « sans condition » vers 19h, à la demande d’Emmanuel Djikdent, préfet du département du Mfoundi.
Ils ont à nouveau investi ces lieux pour revendiquer de meilleures conditions de travail. Dans une ambiance bonne enfant rythmée de chants et sifflets, ils ont pour la 3e semaine consécutive, répondu au mot d’ordre de grève des organisations syndicales lancé le 22 mai dernier. « Nous voulons informer le public de ce que nos camarades qui sont restés dans les hôpitaux et qui assurent le service minimum leur font savoir que plus ça va durer, moins il y aura les personnels dans les hôpitaux c’est-à-dire moins les patients seront soignés et les hôpitaux vont se vider », fait savoir Philippe Essomba, kinésithérapeute et syndicaliste.
Visiblement, l’interpellation d’une vingtaine d’entre eux n’a en rien entamé leur motivation. « Le geste que les autorités administratives ont posés hier en enfermant nos confrères nous a davantage mis en colère », confie Nendobé Manhouli, infirmier-réanimateur. D’ailleurs, ils sont décidés à manifester jusqu’à l’obtention des revendications formulées. Les négociations menées jusqu’ici autant au Minsanté qu’à la Primature n’ont pas abouti à des solutions concrètes. Pour l’heure, l’on constate même un durcissement du mouvement. Les grévistes espèrent à présent qu’il sera observé dans des villes autres que Yaoundé et Douala.
A noter que c’est depuis le 22 mai dernier que ces personnels soignants des formations sanitaires publiques observent un arrêt de travail d’une durée de 5 h chaque jour. Ils manifestent dans l’enceinte des établissements de santé publics, des délégations régionales de Yaoundé et Douala, mais surtout devant le Minsanté. Ces arrêts de travail vont durer « jusqu’aux résolutions des problèmes posés », martèle Sylvain Nga Onana.