Un plan triennal de 92 milliards de FCFA pour lutter contre les drogues au Cameroun

Olive Atangana
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People smoke cannabis popularly known as marijuana in Lagos, on November 11, 2019. - Substance abuse in Africa's most populous country has been described as an "epidemic" by the United Nations but there is almost no proper treatment available for those trying to recover. (Photo by PIUS UTOMI EKPEI / AFP) (Photo by PIUS UTOMI EKPEI/AFP via Getty Images)

(Lurgentiste.com) — Le Cameroun vient de se doter d’un Plan stratégique national de lutte contre les drogues. Ce document de 100 pages couvre la période 2024 à 2030 et ambitionne de réduire « significativement » l’offre, la demande et les conséquences de l’usage des drogues dans le pays sur une période de six ans. Il est subdivisé en quatre axes stratégiques : la réduction de l’offre des drogues, la réduction de la demande des drogues, la réduction des risques liés à la consommation des drogues et la réorganisation de la réponse institutionnelle de la lutte.

Pour la période 2024-2026, qui correspond à la première phase, le pays aura besoin de 92 milliards 236 millions 955 mille 815 FCFA pour sa mise en œuvre. « Dans l’ensemble, la proportion de financement quasi certain d’être disponible (LR) représente 60 % du budget, tandis que la proportion restante de 40 % sera recherchée à travers des plaidoyers auprès des partenaires ou intégrée dans les prochains CDMT », précise le document.

Cette somme sera répartie entre les quatre axes stratégiques de lutte. Plus précisément, le premier axe disposera de 23 milliards 465 millions 222 mille 465 FCFA, le deuxième de 27 milliards 26 millions 629 mille 766 FCFA, le troisième de 13 milliards 80 millions 26 FCFA, et le quatrième axe recevra la plus grande enveloppe avec 28 milliards 665 millions 77 mille 259 FCFA.

Selon le ministère de la Santé publique, chaque axe a des objectifs précis à atteindre. Le premier axe, consacré à la réduction de l’offre des drogues, vise à renforcer la mise en œuvre des mesures anticipatives nécessaires pour un meilleur contrôle de la production et de la circulation des drogues. Concrètement, il s’agit d’intervenir en amont de manière prospective afin de prévenir la disponibilité des drogues illicites sur le marché et d’optimiser l’application du cadre réglementaire pour une meilleure maîtrise des drogues licites en circulation, explique Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique.

Le gouvernement espère ainsi perturber le trafic des drogues illicites, assurer le démantèlement des groupes de criminalité organisée impliqués dans la production et le trafic de drogues, et recourir efficacement à la justice pénale. Concernant le deuxième axe, relatif à la réduction de la demande des drogues, la nouvelle stratégie vise à développer et mettre en œuvre des activités visant à diminuer le désir ou le besoin de consommer ou d’abuser de substances psychoactives.

En ce qui concerne la réduction des risques liés à la consommation des drogues, la prise en charge sanitaire et sociale se concentrera sur des mesures visant à atténuer les risques associés à l’usage de drogues, notamment les maladies liées à la consommation de tabac. Quant au quatrième axe, portant sur la réorganisation de la réponse institutionnelle de la lutte, il comprend le renforcement du CNLD et l’élaboration d’un cadre de référence commun avec les autres acteurs impliqués dans la lutte.

À noter qu’en 2023, en ce qui concerne la situation épidémiologique, les Centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (Csapa) ont reçu 2 057 patients, parmi lesquels 1 125 étaient de nouveaux cas.

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Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.
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