Santé publique. Plus de 2000 médicaments reçoivent une dérogation spéciale d’importation

(Lurgentiste.com)– 2224 médicaments « d’intérêt de santé publique » viennent de bénéficier d’une dérogation spéciale d’importation d’une durée de six mois. La liste a été rendue publique par un communiqué signé le 22 février 2023 par le Dr Basil Yaba Dana, directeur de la pharmacie, du médicament et des laboratoires (DPML) au ministère de la Santé publique (Minsanté). Ce dernier invite donc les laboratoires pharmaceutiques responsables des médicaments en question à soumettre leur dossier d’octroi ou de renouvellement d’Autorisation de mise sur le marché (AMM) avant la fin de cette échéance de six mois.

D’après Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique (Minsanté), cette autorisation spéciale d’importation entre « dans le cadre des mesures entreprises pour assurer la disponibilité continue des médicaments de qualité, surs et efficaces au profit des populations ». De plus, elle « couvre un registre de références pharmaceutiques d’intérêt thérapeutique majeur dont il est constaté l’indisponibilité de molécules de substituions à même de satisfaire des besoins du marché camerounais », poursuit-il.

Huit mois de pénurie

En réalité, c’est depuis juin 2022 que le Cameroun connait un « niveau de rupture en produits pharmaceutiques sans cesse grandissant », s’inquiète le Cercle des grossistes pharmaceutiques du Cameroun par la voix de sa présidente, le Dr Leaticia Sandjon dans sa lettre adressé à l’ensemble des partenaires pharmaciens du pays. « La pénurie est réelle », confirme le Dr Charles Christian Ngoule, président du Syndicat des pharmaciens du Cameroun. Selon le Dr Tada, pharmacien à Maroua, « Dans les officines, c’est la catastrophe ».

Contacté pour mesurer l’ampleur de la rupture, le Dr Sandjon fait savoir qu’« Actuellement le taux de rupture peut varier de 20 à 45% en fonction des structures ». De fait, « seuls 30% des médicaments ont été importés en direction du Cameroun. Autrement dit, sur les plus de 6000 références en médicaments que nous vous fournissons jusque-là régulièrement, seul 1300 sont actuellement disponibles ». En d’autres termes, ce sont ces produits qui disposent d’autorisation de mise sur le marché à jour.

Les grossistes répartiteurs imputent cette situation entre autres, aux procédures de renouvellements des AMM plus longues, au fait que des centrales d’achats ou autres laboratoires qui sont de moins en moins intéressé par la destination Cameroun. « A ceci s’ajoute une réglementation de plus en plus exigeante en matière d’importation », explique le Dr Leaticia Sandjon.  En tout cas, ce happy-end provisoire est le fruit de discussion entre les pharmaciens du secteur public (Lanacome, IGSP, DPML, pharmaciens des formations sanitaires…) et ceux du privé tels que les industriels, grossistes-répartiteurs, officinaux et syndicats, souligne l’Ordre national des pharmaciens du Cameroun (ONPC).

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *