C’est à l’occasion de la 4ème campagne de chimio prévention du paludisme saisonnier (CPS).
Le taux de mortalité du paludisme est de 14,6% au Cameroun dont environ 65% chez les enfants de moins de 5 ans. Les régions du Nord et de l’Extrême-Nord sont les plus affectées par ces décès, notamment pendant la saison des pluies qui s’étale de juillet-octobre. Ces régions septentrionales sont en effet caractérisées par une transmission saisonnière sur une période de quatre à six mois au cours de laquelle, on enregistre le plus grand nombre de malades et de décès. Voilà pourquoi depuis 2015, le gouvernement et ses partenaires dont l’OMS y ont mis sur pied, la chimio prévention du paludisme saisonnier (CPS) chez les enfants de trois à 59 mois (représentent 17% de la population générale).
L’opération vise à leur administrer pendant la période de forte transmission, les antipaludiques pour les protéger du paludisme et réduire la morbidité et la mortalité liées à cette endémie. Voilà pourquoi la 4ème campagne de cette CPS débutera au mois de juillet 2019 tel que l’a annoncé le ministre de la Santé publique (Minsanté), Manaouda Malachie, au cours d’un point de presse à Yaoundé, et sera mise en œuvre en quatre cycles mensuels (juillet, août, septembre et octobre). D’après le Minsanté, les bénéfices de cette stratégie ne sont plus à démontrer : diminution d’environ 75% de l’ensemble des accès palustres, diminution d’environ 75% des accès palustres graves et réduction de l’anémie modérée et sévère par exemple. En 2018, la 3e campagne elle, a contribué à la baisse de la mortalité et de la morbidité chez les enfants de moins de cinq ans dans ces deux régions.
Bons points
En effet, au Minsanté, l’on se targue à loisir, des bons points de cette stratégie. Les officiels convoquent pour cela, la baisse de la morbidité proportionnelle du paludisme de 37% et 28% et la mortalité de 54% et 43% respectivement dans les régions de l’Extrême-Nord et du Nord. Précisément, grâce à cette 3è campagne, la morbidité palustre chez les enfants de moins de 5 ans est passée de 82 170 à 79 368 cas dans la région de l’Extrême-Nord entre 2015 et 2018. Soit un taux de réduction de 3% seulement. Dans la même région, on est passé de 576 décès liés au paludisme à 467 en 2018 ; Soit un taux de réduction de 19% en trois ans en raison de 6,3% de réduction par an.
Cette embellie est aussi notable dans la région du Nord, où le nombre de cas de paludisme chez ces enfants est passé de 46 952 à 33 489 cas entre 2015 et 2018. Soit une baisse de 29% et le nombre de décès liés au paludisme est passé de 325 en 2015 à 267 en 2018. Soit une baisse de 18%. Mais, force est de constater que malgré ces résultats encourageants, le paludisme continue de faire des morts. 3263 décès en 2018 et deux millions 139 mille 482 cas de maladies dans les formations sanitaires (25,8%) des consultations externes. Aussi, cette maladie connait une stagnation depuis les trois dernières années. Le Cameroun est classé au 11è rang des pays les plus impactés par le paludisme.