(Lurgentiste.com)- Les chefs traditionnels de Makary ont décidé de monter au créneau. Le 6 septembre dernier, ils sont allés rencontrer le sous-préfet de cet arrondissement pour demander la réouverture de l’hôpital helvétique de Mada et de son école maternelle. « Le sous-préfet nous a rassurés qu’il va saisir le préfet à cet effet », confie l’un des participants à cette concertation. C’est que, « La population de cette zone souffre beaucoup de la fermeture de cet hôpital », s’inquiète Mahamat Maina Sale, un fils de la localité.
En effet, de sources proches du dossier, un nombre important de décès a été enregistré depuis la fermeture le 2 juillet 2022, de cette unique formation sanitaire à même de prodiguer des soins de santé de qualité aux populations. Notamment les femmes enceintes qui en l’absence d’une prise en charge adéquate, ont perdu leur vie en donnant la vie. Nos sources parlent d’environ 40 cas de césarienne et plus de 20 cas de maladies de la prostate.
Pour l’heure, les raisons de la non réouverture de cet hôpital n’ont pas été officiellement communiquées. Nos sources font état de ce que la situation est un peu complexe. En fait, l’hôpital reste toujours fermé parce que la Fondation helvétique a saisi le gouvernement camerounais via le ministère délégué à la présidence de la République chargé de la défense, pour demander un renforcement de la sécurité au sein de l’hôpital.
Précisément, d’augmenter le nombre de forces de défense. C’est-à-dire, le faire passer à au moins 20, en lieu et place du nombre actuel compris entre 5 et 9 militaires. Ceci, compte tenu des nombreuses attaques que l’hôpital a déjà subi. La réponse des officiels reste donc toujours attendue. Au ministère de la Santé publique, difficile d’en savoir plus. Entre temps, « Toute la zone de Makary est en deuil à cause de la fermeture de son hôpital », regrette notre source.
En juillet dernier, une source interne à la Fondation confiait que le Conseil d’Administration de Jura en Suisse estimait que la réouverture n’était pas encore possible pour des raisons sécuritaires. D’après un membre du staff local, il était impératif de renforcer la sécurité intérieure et extérieur de l’hôpital.
Si cet hôpital n’est pas rouvert d’ici peu, au-delà des morts sur le carreau et de la sous-scolarisation des enfants, c’est environ 60 personnels de santé qui vont se retrouver au chômage. A noter que cet hôpital a été victime d’une attaque terroriste de Boko Haram en début juillet 2022. L’ambulance et la moto avait été incendiées; le gardien tué.