(Lurgentiste.com) — Depuis deux ans, le Syndicat des médecins du Cameroun (Symec) traverse une période de transition. Son fonctionnement est actuellement géré par un Comité de Transition, ce qui signifie qu’il est limité dans son rôle et son influence lors des grandes rencontres stratégiques. Le Syndicat, sous cette configuration, ne peut guère peser dans les prises de décision cruciales qui concernent de la profession médicale dans le pays. Le Dr Daniel Mabongo, Président du Comité, exprime ses préoccupations quant à cette marginalisation progressive, qui entrave la capacité du Syndicat à défendre efficacement les droits et les intérêts des médecins. « Nous sommes de plus en plus exclus des importantes réunions et témoignons d’une violation croissante des droits des médecins », déclare-t-il.
Parmi les violations des droits les plus flagrantes, on trouve celle du droit à l’image. Les inspections sanitaires, souvent médiatisées, sont devenues des scènes d’humiliation publique pour le personnel soignant. Le Dr Mabongo souligne l’importance de protéger le droit à l’image des professionnels de la santé et critique vivement la pratique consistant à filmer et à diffuser ces situations sans consentement préalable. « Filmer et diffuser ces scènes sans consentement préalable viole le droit à l’image des professionnels de la santé », dénonce-t-il.
Un exemple de cette violation des droits est le cas du Dr Assamba, suspendu et démis de ses fonctions sans qu’une procédure appropriée ne soit suivie. Cette suspension, résultant d’un différend avec un administratif, est perçue comme une mesure disproportionnée par le Dr Mabongo. Il souligne également le manque de transparence et de procédure déontologique dans cette affaire, remettant en question la légitimité de telles décisions. Le Dr Mabongo déclare à ce sujet : « Cette suspension pour faute déontologique grave sans passer par l’Ordre national des médecins, alors que sa faute est administrative, constitue une violation de ses droits. »
Face à ces enjeux, le Syndicat prévoit de réformer ses structures lors d’une Assemblée générale extraordinaire prévue pour ce 11 mai à Yaoundé. Cette réforme vise à moderniser les statuts et règlements internes afin de rendre l’organisation plus efficace et résiliente. L’objectif principal est de restaurer la légitimité et l’influence du Syndicat en tant qu’acteur clé dans la défense des droits des médecins au Cameroun.
Le Symec cherche par ailleurs à se distancer de son image politisée actuelle pour redevenir un défenseur apolitique des droits des médecins. Malgré les défis persistants, tels que le chômage des jeunes médecins et la nécessité d’une Couverture santé universelle, le syndicat demeure déterminé à regagner sa pertinence et son influence dans le domaine de la santé publique au Cameroun. « Nous aspirons à devenir un syndicat qui sera sur la scène, pour participer, être dans le paysage de la santé publique au Cameroun, de la gestion des ressources humaines et de la promotion des valeurs des médecins dans notre pays », explique le Dr Mabongo.
Et de conclure : « Ce ne sera plus un syndicat va-t-en-guerre, mais un syndicat qui sera sur la scène, pour participer, être dans le paysage de la santé publique au Cameroun, de la gestion des ressources humaines et de la promotion des valeurs des médecins dans notre pays ».