Le Cameroun a un besoin urgent de 3 000 médecins généralistes et 2 900 spécialistes

Olive Atangana
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(Lurgentiste.com) – Le Cameroun fait face à une grave pénurie de ressources humaines dans le secteur de la santé. La Revue des finances publiques du Cameroun : Collecter davantage, Dépenser mieux pour atteindre les objectifs de la Vision 2035 souligne cette réalité dans son récent rapport. Selon des chiffres officiels, le système de santé du pays nécessite environ 79 650 personnels soignants. Ce chiffre inclut médecins, infirmiers, aides-soignants, sage-femmes/maïeuticiens, pharmaciens, chirurgiens-dentistes, techniciens médico-sanitaires, techniciens du génie sanitaire et techniciens biomédicaux.

Un besoin urgent

En ce qui concerne les infirmiers spécifiquement, la nécessité est estimée à plus de 4 000. Pour les médecins, le besoin est de 5 900, dont 3 000 généralistes et 2 900 spécialistes. De plus, la note relative au recrutement des personnels de santé du ministère de la Santé publique indique qu’il faut plus de 2 400 sages-femmes/maïeuticiens et 12 110 techniciens médico-sanitaires.

L’analyse des ressources humaines de l’État révèle un écart d’environ 63 883 personnels de santé. « Ce dernier peut encore être creusé en déduisant de l’effectif des personnels soignants », précise Manaouda Malachie, le ministre de la Santé. Actuellement, un peu plus de 1 200 personnes sont en stage de spécialisation, comprenant au moins 1 000 médecins et 200 infirmiers. À cela s’ajoutent les départs massifs vers l’étranger, en raison de « conditions de travail souvent démotivantes » et d’une faible rémunération, accentuée par des coupes budgétaires.

Départs massifs

La situation est d’autant plus préoccupante en raison de la faible courbe de recrutement à la Fonction publique. Cette tendance ne permet pas de résoudre le problème qui se pose avec acuité. Pour 2023, seulement 640 personnels sont prévus pour le recrutement, avec une prévision de 940 pour l’exercice budgétaire 2024. Plus alarmant encore, « les déficits constatés devraient encore se creuser dès 2025, avec des départs massifs à la retraite », s’inquiète le chef de ce département ministériel.

Dans le plan de recrutement 2023-2025, Manaouda Malachie propose de recruter 12 000 personnels en 2024, toutes catégories confondues. Il envisage également la contractualisation sur quatre ans des 21 076 personnels en situation précaire dans les formations sanitaires publiques, dont certains sont en grève depuis le 28 septembre dernier. Pour cette année, il propose de recruter 5 603 agents.

Une situation alarmante

Avec un effectif global actuel de 21 960 agents de l’État, il est clair que le vivier de professionnels de santé est insuffisant au Cameroun. Selon les données de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Cameroun se situe bien en dessous du seuil de densité recommandé de 10,9 agents de santé pour 1 000 habitants. « Actuellement, la densité du Cameroun est inférieure à 1,0 agent de santé pour 1 000 habitants, plaçant le pays parmi les moins bien classés au monde et dans la région », déplore la Revue des Finances publiques.

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Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.
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