Intersexuation : un phénomène méconnu par 23 % de blouses blanches au Cameroun (rapport)
(Lurgentiste.com) — Au Cameroun, une étude révèle que 23 % des professionnels de la santé méconnaissent ce qu’est une personne intersexe. Cette confusion s’observe particulièrement avec la transidentité et l’homosexualité. En outre, 14 % estiment qu’une intervention chirurgicale dès la naissance en fonction du sexe prédominant est nécessaire, tandis que 30 % préfèrent laisser ce choix à l’adolescent ou à l’adulte. Pour plus de 50 %, laisser les personnes intersexes telles quelles est préférable, compte tenu des risques associés aux opérations. Ces conclusions émanent d’un rapport récent sur la communauté intersexe au Cameroun.
Cette méconnaissance s’accompagne de stigmatisation, de marginalisation, et même de violences physiques envers les personnes intersexes dans le pays. Considérées par certaines comme des « sorcières », elles subissent une discrimination sociale et professionnelle malgré leur statut d’êtres humains à part entière, même si leurs caractéristiques sexuelles ne correspondent pas aux normes binaires de masculin et féminin.
L’étude met également en lumière les défis de l’intersexuation, résultant de variations génétiques, hormonales et anatomiques durant le développement fœtal. Ainsi, elle appelle à la déconstruction des préjugés autour de l’intersexualité et à la sensibilisation sur les conséquences néfastes des mutilations génitales.
Pour une meilleure prise en charge, le rapport recommande de garantir aux personnes intersexes leurs droits, notamment en matière d’identité légale et de scolarisation. Ces recommandations ont été émises lors d’un atelier organisé par Intersex Nigeria, visant à sensibiliser les professionnels de la santé, les tradipraticiens, les chefs traditionnels, ainsi que les médias.
Il est crucial de mener un plaidoyer à la fois médical et social pour normaliser l’accès aux soins éthiques et favoriser l’inclusion sociale des personnes intersexuées. Cela passe surtout par une prise en charge médicale respectant le consentement personnel et une éducation inclusive pour combattre les discriminations, favorisant ainsi leur accès équitable à l’emploi.