Covid-19/Cameroun. La Banque mondiale prescrit une communication offensive pour vaincre l’hésitation vaccinale
(L’urgentiste.com)- La Banque mondiale a récemment conduit une enquête au Cameroun pour mieux comprendre les raisons de la méfiance des camerounais vis à vis des vaccins. Notamment, celui sur le Covid-19. Selon leurs données contenues dans l’article publié sur leur site ce 22 février, environ une personne sur deux a déclaré ne pas être sûre de vouloir se faire vacciner. Ce qui est dû en premier à leurs inquiétudes sur leur innocuité. Ceci, autant chez les personnels de santé qu’au sein de la population générale. En effet, 10 mois après le lancement de la campagne de vaccination, le taux de couverture vaccinale officiel est de 3% seulement au sein de la population totale est de 43% chez ces personnels de santé.
Les résultats de l’enquête montrent aussi que pour convaincre les réticents aux vaccins, il est important d’adopter une communication simple, claire et ciblée. Pour la Banque mondiale, des « messagers » influents tels que les experts de santé et les chefs religieux peuvent également jouer un rôle clé dans cette quête. Toutefois, pour faire accepter la vaccination, « le Cameroun devra continuer à investir dans la communication, en alignant sur le terrain une équipe offensive et mobilisée », prescrit la Banque mondiale. C’est-à-dire associer les experts de la santé, les chefs traditionnels et religieux.
Gaspillage de ressources ?
« C’est du gaspillage. Ça ne sert plus à rien. Les investissements que l’on fait sur le Covid-19 ne profitent pas au système de santé. Elles n’aident pas à renforcer notre système », argue un médecin de santé publique en service au ministère de la Santé publique. De plus, « On a des urgences dans le système de santé comme la CSU (Couverture Santé Universelle : Ndlr) qui sont importantes et urgentes. Ce n’est plus important. Au regard des données actuelles, tout porte à croire que le pays a acquis une immunité collective », poursuit ce dernier. Pour lui donc, « On devrait plutôt introduire le vaccin contre le Covid dans le PEV de routine ». Ce d’autant plus que « L’hésitation vaccinale en général est un problème qu’il faut agresser. Au lieu donc d’investir dans la Communication, je proposerais de renforcer le Programme Elargi de vaccination », conclut-il.
Mais, cette institution internationale, n’en démord pas. A l’en croire, à Yaoundé et dans les autres grandes villes du Cameroun, les vaccinations ont connu un bond lors de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) TotalEnergies 2021. Ceci, à l’exemple du match d’ouverture Cameroun-Burkina Faso où « sur le seul site d’Olembe et en trois heures seulement, les agents mobilisés par le ministère de la Santé ont réalisé quelque 60 000 tests et vacciné tous les spectateurs en attente d’une injection ». Pour elle, le pays devrait continuer sur cette lancée.
A noter que dans le cadre de sa riposte à la pandémie, la Banque mondiale aide le pays à renforcer son système de santé à travers le projet d’appui à la lutte contre le Covid-19. Lequel a pour objectif de renforcer la préparation aux urgences de santé publique, de soutenir l’organisation de la campagne vaccinale et de faciliter le déploiement et l’achat de 3,5 millions de doses par le biais du Fonds africain pour l’acquisition des vaccins (AVAT).