Cameroun. L’épidémie de choléra maitrisée
Cameroun. Cependant, les autorités sanitaires ne peuvent pas encore se prononcer sur une possible fin de la maladie.
Du 02-07 janvier 2019, un seul cas de choléra a été notifié au District de santé de Ngong, dans la région du Nord. De quoi faire surfer les autorités sanitaires sur une vague de répit. Ce d’autant plus que depuis l’organisation à la mi-décembre 2018, des journées de vaccination contre le choléra, aucun autre cas suspect n’avait été notifié. Une relative accalmie donc, qui se traduit par un nombre de notifications de nouveaux malades qui survient au compte-goutte et tient du fait que « globalement, on est en train de circonscrire l’épidémie. Le risque demeure important mais on a déjà circonscrit l’épidémie », se réjouit-on au ministère de la Santé publique (Minsanté). Un motif de satisfaction qui se justifie par le fait qu’à ce jour, nos informations font état de ce que seulement 14 personnes sont suivies en ce moment dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord. « Mais c’est juste des cas suspects pour voir si ces personnes vont développer la maladie », indique notre source. En date du 7 janvier 2019, le bilan à l’issue de huit mois d’épidémie de choléra au Cameroun, fait état de 58 morts (40 au Nord, 17 à l’Extrême-Nord et 1 dans le Centre) et 995 cas suspects notifiés. Quatre régions sur 10 sont toujours en épidémie à savoir, le Centre, le Nord, l’Extrême-Nord et le Littoral. Ainsi, « Les descentes sur le terrain se poursuivent, tout comme la recherche active des cas et leur prise en charge effective ».
A ceci, s’ajoute la campagne de vaccination organisée dans le DS de Makary, Aire de Santé de Fotokol et Sangmé à la mi-décembre 2018. 52 386 personnes ont ainsi été vaccinées, sur les 62 532 qui étaient concernés par ledit vaccin. Mais fort de ces résultats qualifiés de positifs, les responsables du Minsanté se veulent prudentes. « On n’a pas encore déclaré la fin de l’épidémie de choléra », martèle-t-on ici. Et pour cause, « Il y a une durée à observer lorsque vous ne recevez plus des cas suspects. Elle est de deux ou trois fois la période d’incubation, en fonction des pays », explique un épidémiologiste. Suite à la notification le 18 mai 2018, des cas suspects de choléra dans le Mayo-Oulo au Nord, le Cameroun a été déclaré en situation d’épidémie le 14 juillet. Après plusieurs couacs et dysfonctionnements qui ont rendu les mesures de lutte inefficaces, les autorités sanitaires peuvent aujourd’hui se targuer d’avoir maitrisé le choléra. « Tout est sous contrôle à présent. L’objectif que nous souhaitons atteindre aujourd’hui c’est de renforcer au niveau de la communauté pour qu’on ait zéro décès. Les décès surviennent parce que les gens ne vont pas tôt à l’hôpital », regrettait il y’a peu, le Dr Etoundi Mballa. Pour ce dernier, « On n’en finira pas avec le choléra de sitôt ».