Cameroun : Seulement 23% de femmes allaitent leurs bébés jusqu’à l’âge de 2 ans

Olive Atangana
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A nurse helps out a mother who nearly gave birth to a premature baby on her breastfeeding at Kisenyi health centre in Uganda's capital Kampala April 10, 2015. Kisenyi health center in Kampala, which delivers 600 babies a month, symbolizes the shift in Uganda which has seen the country invest more money in the healthcare system to make it accessible for the poorest, Save the Children said. Child deaths in Kampala fell faster than in any other African city between 2006 and 2011 - despite a large influx of refugees from war-torn neighboring states, the charity said in a report. Picture taken April 10, 2015. To match HEALTH-CHILDREN/UGANDA REUTERS/James Akena - RTX1BM22

(Lurgentiste.com) — Le taux d’allaitement maternel exclusif (AME) au Cameroun est de 39,7 % depuis 2018. Ce chiffre devrait atteindre 50 % d’ici 2025, selon les objectifs de l’Assemblée mondiale de la santé, et 60 % d’ici 2030, d’après les projections du Programme de Maternité et de Développement de la Naissance et de l’Enfance (PMDNC). Bien qu’en 2018, 96 % des femmes aient allaité leurs bébés, les résultats de l’enquête montrent qu’au Cameroun, la mise au sein immédiate du nourrisson reste en deçà de 50 %. Notamment dans les formations sanitaires, où elle se situe à 43,1 %, et à 35 % au niveau des domiciles. Plus grave, 60 % des nourrissons de moins de six mois ne bénéficient pas de l’AME, et 8 % des bébés de cette même tranche d’âge ne sont pas du tout allaités.

L’Unicef et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommandent que les enfants soient allaités dans l’heure qui suit leur naissance, qu’ils soient exclusivement nourris au sein durant les six premiers mois de leur vie, et qu’ils soient allaités jusqu’à l’âge de deux ans ou plus. Au Cameroun, la réalité est loin des attentes. En effet, depuis six ans, seulement 65 % des femmes continuent de donner le sein jusqu’à la première année de vie de leur enfant (contre 91 % en 2011), tandis que 23 % poursuivent cet exercice jusqu’à l’âge de deux ans. En 2011, ce taux était pourtant de 30 % (Enquête Démographique et de Santé, EDS).

Face à ce constat, et afin de relever le défi de l’allaitement optimal, il est question de réduire l’écart entre la mise au sein immédiate et les accouchements dans les formations sanitaires, ainsi que de minimiser l’impact négatif de l’eau sur l’allaitement exclusif. Pour implémenter ces actions, la semaine mondiale de l’allaitement maternel célébrée chaque année du 1ᵉʳ au 7 août, constitue une aubaine pour sensibiliser et convaincre les différents acteurs de la promotion de l’allaitement maternel. D’où la tenue du café-média organisé par l’Unicef à Yaoundé ce 31 juillet 2024.

Aux yeux de cette organisation, des décideurs politiques aux employeurs, en passant par le personnel de santé et les médias, il est indispensable de promouvoir l’allaitement maternel pour toutes les femmes, quelles que soient leurs origines. Ce d’autant plus cette pratique contribue à la santé du bébé et de la mère, au bien-être familial et, finalement, à la prospérité des communautés et des nations.

Pour rappel, la célébration de la Journée de l’allaitement maternel au Cameroun aura lieu en octobre 2024 sous le thème: « Soutien à l’allaitement, pour réduire les inégalités ». Cette célébration intervient dans un contexte où un rapport produit par Alive & Thrive souligne que chaque année, près de 100 000 femmes décèdent dans le monde au cours de la période d’allaitement, et 600 000 enfants meurent à cause de l’absence d’allaitement, entraînant des pertes économiques évaluées entre 257 et 341 milliards de dollars US.

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Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.
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