L’ingénieur biomédical et membre de l’Aldac revient entre autres, sur les difficultés rencontrées dans la lutte contre la surdité au Cameroun et les spécificités de la prochaine campagne gratuite d’appareillages du 8 novembre prochain.
En quoi va spécifiquement consister la campagne en faveur de ces enfants que vous allez mener dans les 6 hôpitaux retenus à Yaoundé et Douala ?
Il s’agira pendant ces 6 jours et simultanément dans les structures sanitaires concernées, de sensibiliser les familles sur la surdité, de procéder à une consultation par un ORL, de procéder au lavage de l’oreille de l’enfant et de réaliser une audiométrie. C’est un examen qui permet de mesurer le seuil auditif d’un patient. Il renseigne sur le degré de surdité du patient. Au terme de ce protocole, le bilan auditif de l’enfant sera identifié et en fonction de sa perte auditive, l’enfant recevra sur place un appareil auditif qui lui permettra de compenser son Handicap.
Quel est le but spécifique de cette campagne ?
L’objectif visé de cette campagne et de montrer aux institutions en charge de la santé auditive que la déficience auditive est un handicap réversible. Que sa prise en charge est une réalité au Cameroun avec des professionnels formés, des plateaux techniques équipés. Pour atteindre cet objectif, l’Aldac prévoit de réhabiliter une centaine d’enfants en âge scolaire.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans votre lutte contre la surdité ?
La première difficulté est le manque d’information des familles sur cette pathologie. La deuxième difficulté rencontrée est le fait que les enfants ne sont pas dépistés assez tôt et lorsqu’ils viennent se faire consulter, il est déjà tard. Dans certains cas, lorsque la réhabilitation est encore possible, les familles ne parviennent pas à assurer les frais relatifs au bilan et on se retrouve avec des patients sans diagnostics complet. Lorsque le patient réussi a faire son bilan complet, il se pose le problème du cout de l’implant cochléaire. Il coûte plus de 10 millions de Fcfa par oreille.
Quel rôle joue le dépistage précoce dans la prévention et la lutte contre surdité ?
Le dépistage précoce joue un rôle déterminant dans la lutte contre la surdité. La prise en charge de la surdité doit se faire très tôt. C’est-à-dire avant les 4 premières années de la naissance. Parce qu’il est démontré qu’à 5 ans, l’enfant ne peut plus bénéficier des solutions disponibles s’il s’agit d’une surdité innée. Il est indispensable de très vite dépister le nouveau-né afin de leur accompagner dans la réhabilitation auditive
Peut-on guérir de la surdité ou d’une déficience auditive ?
Nous devons retenir que la déficience auditive peut se soigner car il s’agit ici des malentendants avec des degrés différents (légère, modéré ou profonde). Si le patient à une surdité profonde grâce à la chirurgie d’implantologie cochléaire, ce patient peut voir son audition réhabilitée. Donc, les surdités, si elles sont prises en charge de manière précoce, peuvent être soignées.
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