(Lurgentiste.com)- Les femmes constituent la couche la plus touchée par les cancers au Cameroun. 12 mille 235 nouveaux cas de cancers féminins sont ainsi dépistés chaque année. Selon le Comité national de lutte contre le Cancer (CNLC), deux types de ces cancers y sont davantage fréquents et font plus de ravages. Il s’agit de celui du sein qui vient en tête, avec 4170 nouveaux cas en 2020 et 2108 décès. Soit un taux de létalité de 48,39%. Ce cancer est la seconde cause de mortalité due à cette maladie en terres camerounaises. Il est suivi par celui du col de l’utérus qui comptait 2770 nouveaux cas toujours en 2020, pour 1787 décès.
C’est le deuxième cancer le plus diagnostiqué et la troisième cause de décès par cancer chez les femmes dans les pays moins développés. Ce qui fait un total de près de 7000 nouveaux malades et 3895 femmes tuées par ces deux types de cancer. Ce sont donc les deux formes dominantes de cancer dans notre pays en termes d’incidence et de mortalité. Pourtant, « Ces deux cancers peuvent être prévenus et ou diagnostiqués précocement », martèle le Pr Paul Ndom, Secrétaire permanent du CNLC. Sauf que, ces formes arrivent à l’hôpital dans 80% des cas, à des stades évolués, métastatiques. « Ce qui alourdit leur pronostic », regrette le SP du CNLC.
Aussi, le taux d’abandon de traitement est estimé à 20%, et 30% des patients décèdent après le début du traitement. Pour ne rien arranger, la prise en charge rencontre de nombreuses difficultés sur le plan notamment, de la faible disponibilité des ressources humaines en quantité et en qualité, de l’indisponibilité des médicaments anti-cancéreux, du coût élevé des traitements, de l’insuffisance du plateau technique et des infrastructures. La vétusté, l’insuffisance, la non-maintenance des équipements, et le sous-financement des interventions ne sont pas en reste.
Dépistage
Plus de 20 745 nouveaux cas de cancers ont été diagnostiqués au Cameroun en 2020 d’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Raison pour laquelle, cette maladie « est un sérieux problème de santé publique au Cameroun et il faut y faire face de façon appropriée », indique le Pr Paul Ndom. Mais pour l’heure, un accent particulier est mis sur le cancer du sein et celui du col de l’utérus. Selon le Comité national de lutte contre le cancer, la tendance de ces chiffres peut être revue à la baisse par l’activité de dépistage. Malheureusement, 4% seulement des femmes de 15 à 49 ans ont déclaré avoir effectué un test de dépistage du cancer du col de l’utérus révèle l’Enquête démographique de santé (EDS) de 2018.
Or, le dépistage par la mammographie par exemple, permet de réduire significativement la mortalité de 41% pendant 10 ans. « Le dépistage précoce permet de détecter les lésions précancéreuses avant la survenue même du cancer dont la prise en charge est lourde surtout, lorsque les cas arrivent à des stades avancées », réitère le Dr Zoa Nanga Yves Mathieu, Inspecteur général des services médicaux et Paramédicaux. Par ailleurs, « Les stratégies pour la lutte contre ces deux formes de cancer se déclinent par la sensibilisation, l’encouragement et le soutient au dépistage, l’accompagnement des personnes atteintes pour lequel le sacrifice physique, l’effort psychologique, le poids financier demeure très énorme voir écrasant », a détaillé le Pr Ndom.
Plan stratégique
De manière générale, un Plan stratégique national de prévention et de lutte contre le cancer a été élaboré pour servir de boussole dans ce combat contre les cancers. Il vise à réduire de 10% au moins, la morbidité et la mortalité dues au Cancer au Cameroun. L’implémentation de ce plan fait appel à de ressources diverses. « Le cancer est une maladie guérissable à condition d’être dépisté tôt et traiter efficacement. Le cancer n’épargne personne, aucune région. D’où l’intérêt d’orienter cette lutte dans les 10 régions du pays. Ce combat nous interpelle tous », plaide le Pr Paul Ndom.
A noter qu’en termes d’incidence annuelle, les cinq principaux cancers sont : le cancer du sein (3 265 nouveaux cas) ; du col de l’utérus (2 349 nouveaux cas) ; de la prostate (2 064 nouveaux cas) ; du foie (919 nouveaux cas) ; et ceux colorectaux (832 nouveaux cas). Les cancers les plus fréquents chez les adultes sont les cancers du sein, du col de l’utérus et de la prostate. « Profitez au maximum du train rose pour vous faire dépister », a exhorté le Dr Zoa Nanga.
Bonjour Madame Atangana!
Merci pour votre article.
Je voudrais vous offrir une copie de mon ouvrage ”l’achat de la vie”. C’est un témoignage d’un adolescent qui fait face à un problème de santé,à savoir le cancer des os.
Pourrai-je avoir votre adresse e-mail svp. La mienne est lionelengo@gmail.com
Cordialement.