Dans une tribune libre intitulée « LE Dr SANDJON QUE JE CONNAIS… », le médecin du travail et de santé publique se prononce sur la crise actuelle qui secoue l’Ordre national des médecins du Cameroun (ONMC) et rend hommage au Dr Sandjon, Président de cet Ordre professionnel.
Il m’a fallu beaucoup temps pour écrire ces lignes, tant la foire d’empoigne qu’on observe en ce moment entre les membres de la profession médicale est incroyablement ubuesque. J’ai longtemps espéré que le ciel nuageux qui s’abat sur nous se dissipe progressivement et que l’élite de la santé retrouve ses esprits. Hélas…
J’avoue même que j’ai des urticaires devant les inimaginables et prolifiques échanges épistolaires que se font publiquement les médecins du Cameroun depuis quelques mois. Les uns et les autres se reprochent des choses à tort ou à raison, mais chacun sait pertinemment que le moyen et le canal de communication utilisé ne détruit pas seulement l’autre mais nous enfonce collectivement et érode le prestige de notre profession.
L’assemblée générale annoncée pour le 19 Avril sera je l’espère le moment idéal pour se parler et se dire toutes les vérités entre 4 murs et poser les ajustements, voire les refondations pour l’avenir de notre noble profession. Je n’entrerais donc pas ici dans le fond des problèmes querellés. Je réserve mes mots à mes confrères ce jour.
Pour autant, dans le vacarme des courriers et articles de presse qui fusent de part et d’autre, je suis très gêné par des attaques ad nominem. J’y ai noté que le Dr sandjon y est peint en grand monstre. Je suis profondément surpris.
Je me demande si c’est la même personne avec qui nous avons mené des batailles ensemble ces dernières années pour préserver l’honneur de la profession. Au rang de celles ci: Cliniques fermées, confrères/consoeurs agressé(e)s, salaires des médecins amputés, menaces de grève, réforme sur la formation médicale, intégration des médecins de la diaspora, etc.. J’ai ainsi eu l’insigne honneur d’accompagner (en tant que président du REMEDIC), le Dr SANDJON dans ces combats. Bien que je sois un très lointain cadet en âge et dans la profession, il m’as permis d’apprendre beaucoup auprès de lui. Il fallait du charisme, du lobbying et un réseautage exceptionnel pour mener ces combats.
Sur le plan humain, l’homme que j’ai le privilège de côtoyer presque deux fois par semaine, pour des activités sportives, semble, à moins qu’il soit doté d’une double personnalité, à des années lumières de l’abominable monstre qui est décrit dans l’abondante littérature en circulation en ce moment. Je vois plutôt un profond républicain et un viscéral patriote. Sa riche connaissance du pays profond où il a des attaches partout, son altruisme et sa générosité peuvent inspirer les jeunes générations. Pendant son mandat, l’ONMC a été une institution respectée. Je l’ai vu de mes yeux dans les réunions auxquelles j’ai participé à ses côtés au MINSANTE, au MINESUP ou à la PRIMATURE.
N’étant pas membre du conseil de l’ONMC, je ne sais pas exactement ce qui lui est reproché par certains de ses confrères de cet organe. Dr SANDJON s’est toujours gardé, malgré toute la proximité et l’affection qu’il me voue, de briser le secret et la confidentialité du travail au sein du Conseil de l’Ordre. J’attends donc probablement en savoir plus comme tout médecin, ce qui s’y passe aux prochaines assemblées générales de notre institution.
Cependant, quelle que soit l’issue de cette crise, je voudrai rappeler à tout médecin que nous avons eu jusqu’ici un grand Président du conseil de L’ONMC. Sans flagornerie, probablement c’était l’un des meilleurs! Il a sans doute commis des erreurs, d’où les bruits de botte actuels, mais l’humain est imparfait. Malheureusement. Nous lui devons une infinie reconnaissance et un respect pour tout le travail accompli.
L’ONMC est une famille et ses membres sont des confrères et consœurs. On devra se parler dans quelques jours tout en préservant l’essentiel : L’unité, la paix et l’honneur de la profession.
Dr Roger Etoa
Médecin du travail et de santé publique
etoaroger@happy-zilly.org