Décès de Me Souop.  L’Ordre national des médecins rend sa copie

Selon un communiqué de son président rendu public hier soir, la famille de l’illustre avocat aurait interdit à sa Mission d’enquête d’accéder au corps de ce dernier dans le cadre de ses investigations.

L’Ordre national des médecins du Cameroun (ONMC) n’ira pas jusqu’au bout de sa démarche d’investigation pour déterminer les circonstances du décès de Me Sylvain Souop, survenu le 16 janvier dernier au Centre des urgences de Yaoundé (CURY). La mission d’enquête technique et déontologique indépendante conduite par le Pr Eben-Moussi Emmanuel, médecin biologiste, se heurte au refus de la famille qui l’aurait interdit d’accéder à la dépouille de l’avocat pour des besoins d’autopsie.

C’est en tout cas ce que rapporte l’ONMC dans un communiqué rendu public hier 18 février par le Dr Guy Sandjon, président de l’ONMC. « Les conseils de la famille du regretté disparu ont interdit certaines investigations qui auraient pu être pourtant souhaitables (notamment à l’accès à la dépouille mortelle du défunt), ainsi que toute communication ayant trait à son dossier médical », informe l’Ordre. Le président de l’ONMC. Celui qui dit réserver exclusivement les conclusions de sa commission au ministre de la santé publique, a rendu son rapport le 15 février 2020.

Secret médical

En fait, les conseils juridiques de la famille du défunt auraient invoqué le droit à la protection du secret médical de Me Sylvain Souop, pour s’opposer à l’autopsie de l’équipe de l’ONMC. Pour des raisons similaires, des membres de la famille se seraient également opposés au transfert de la dépouille de l’avocat à l’hôpital de la CNPS où « travaillerait pourtant le médecin de la famille sensé connaître les antécédents médicaux du patient décédé », renseigne une source.

La commission ad hoc indépendante chargée de faire la lumière au plan technique, éthique et déontologique sur les circonstances ayant entourés le décès de Me Souop Sylvain était composée de 6 médecins spécialistes dont un anesthésiste, un médecin légiste, un traumatologue, un orthopédiste, un chirurgien et un pharmacologue, ainsi que deux médecins facilitateurs à Bafoussam et Yaoundé.

Aveu de manquements

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la communication de l’ONMC ne mettra pas un terme à la polémique qui enfle depuis l’annonce du décès du célèbre avocat. Car, l’Ordre des médecins reconnait qu’il y a eu des manquements dans la prise en charge du regretté disparu au sein de cette structure hospitalière. D’ailleurs pour Dr Guy Sandjon, ces manquements « feront l’objet d’une analyse par l’OMNC, afin d’en tirer les conséquences éventuelles relativement à ses membres impliqués dans ce drame ».

En rappel, l’ancien président du Club Unesco de l’université unique de Yaoundé et président du Collectif des avocats du MRC avait été victime d’un accident de la circulation dans la nuit du 11 au 12 janvier à l’entrée de Bafoussam, en provenance de Dschang. Transporté dans un premier temps à l’hôpital régional de Bafoussam, il sera par la suite transféré au CURY. Il souffrait d’une fracture du bras et devait y subir une opération. Malheureusement, il en décédera quatre jours plus tard, dans des circonstances encore non élucidées, suscitant ainsi une vive polémique. Des voix se sont mêmes levées au sein de l’opinion publique et du MRC pour dire qu’il ne s’agit ni plus ni moins, que d’un assassinat.

Ce d’autant plus que ce proche de Maurice Kamto rassurait sur son état de santé la veille de son opération et ne semblait présenter aucun signe de détresse sanitaire. Aussi, les circonstances et conditions des premiers soins à l’hôpital régional de Bafoussam ainsi que son accueil et la nature des soins et protocoles suivis au CURY jusqu’à l’annonce quatre jours plus tard de son décès restent à démêler. Raison pour laquelle le ministre de la Santé publique avait annoncé dans un tweet, avoir instruit une enquête administre et avoir saisi l’ONMC pour l’ouverture d’une enquête à son tour pour définir les véritables causes du décès de leur confrère.

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.
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