(L’urgentiste.com)– Bakassi, Ekondo-Titi, Mbonge et Mundemba. Tels sont les Districts de Santé (DS) dans lesquels se déroule une campagne de vaccination contre le choléra depuis le 18 février 2022. En 7 jours, l’administration de ce vaccin anticholérique oral (VCO) a déjà été faite à près de 44 000 personnes, selon le ministre de la Santé publique. Pour le moment, seule la première dose est administrée. Une seconde le sera après deux semaines. «Prendre deux doses protège contre le choléra et nous empêche une mort causée par la maladie bactérienne », explique le Dr Eko Eko Filbert, délégué régional de la santé publique pour le Sud-Ouest.
La campagne de vaccination en cours est pour le moment, réservée uniquement aux zones touchées en premier lieu. Toutefois, « La vaccination ne peut être en soi une solution miracle mais viendra toujours en complément des autres approches que sont l’hygiène, et la sensibilisation des communautés », souligne le Pr Yap Boum, épidémiologiste. En effet, « le choléra est avant tout une maladie de l’hygiène et de la pauvreté qui requiert des solutions multisectorielles qui ne peuvent se limiter à un outil aussi performant soit-il », poursuit celui qui est par ailleurs Directeur d’Epicentre Afrique, le centre de recherche de l’ONG Médecins sans frontières (MSF).
Par conséquent, « C’est la complémentarité des actions (testing, vaccination, Wash, sensibilisation et bien sûr, amélioration des conditions de vie, de l’hygiène des populations qui permettront de lutter efficacement et à long terme contre le choléra », conclut l’épidémiologiste. Cependant, « Dans l’incapacité de fournir des conditions d’hygiène et assainissement normales, il faut massivement vacciner les populations vulnérables », préconise dans une tribune, le Dr Marie Mbaga, médecin de santé publique.
Situation sous contrôle
C’est depuis le 27 octobre 2022 que le Cameroun connait une résurgence de l’épidémie de choléra. « La situation est beaucoup plus préoccupante dans la région du Sud-Ouest», reconnait Manaouda Malachie. Des régions actuellement touchées par l’épidémie du choléra, celle du Sud-Ouest est la plus touchée, avec une trentaine de décès pour plus de 1100 cas déclarés. Mais, « la riposte a été organisée et les équipes sont à pied d’œuvre », se veut rassurant le Minsanté. A sa suite, le Dr Eko Eko Filbert précise que «Nous essayons d’utiliser toutes les stratégies possibles pour diminuer le nombre de cas ».
En quatre mois, le pays a enregistré 38 décès, plus de 1200 cas déclarés et cinq régions infectées. Et si le Sud-Ouest préoccupe, Manaouda Malachie soutient toutefois que dans les autres régions, « Nous contrôlons la situation. Donc il n’y a pas de raison de s’affoler pour le moment ». La 2e région la plus touchée par cette maladie hydrique est le Littoral. Le quartier Missoke qui s’y trouve, a été déclarée zone rouge. « La zone de Makepè Missokè est en soi un problème de Santé publique », regrette le Dr Marie Mbaga. Dans une tribune rendue publique cette semaine, le député du PCRN Cabral Libii a invité l’Etat à prendre les mesures qui s’imposent pour protéger les populations.
Lire aussi: http://lurgentiste.com/cholera-le-manque-de-ressources-plombe-la-riposte-dans-le-sud-ouest/
La campagne de vaccination initiée par le ministère de la Santé publique et ses partenaires ont initié une campagne de vaccination s’achève le 31mars prochain. « Nous devons appeler toutes les populations à respecter les règles minimales d’hygiène », réitère le Minsanté. A ceci, il faut ajouter la fourniture des populations en eau potable, l’aménagement et l’assainissement de l’espace, gestion des déchets. En rappel, le choléra est une infection diarrhéique aiguë provoquée par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminées par le bacille Vibrio Cholerae. Les symptômes apparaissent entre 12 heures et 5 jours après l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés. Il existe 3 vaccins anticholériques oraux (VCO) recommandé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et 3 doses sont nécessaires pour conférer une protection complète pendant 3 ans.
Lire aussi: