L’unité d’isolement disponible à l’hôpital Central de Yaoundé ne peut accueillir que deux cas. Selon le chef du service virologie du Centre pasteur, ce laboratoire national de référence et de santé publique n’est pas en mesure faire face à de nombreux cas.
Le Cameroun affine sa riposte contre le coronavirus. Un dispositif de prévention est déjà à l’aéroport de Yaoundé pour détecter d’éventuels cas de personnes infectées par le coronavirus. « Les Caméras thermiques, les thermoflash, les équipements de protection, les salles d’isolement aussi bien aux aéroports, aux ports et aux autres postes frontières, sont déjà opérationnels, y compris à l’Hôpital Central de Yaoundé et à l’hôpital Laquintinie », a listé Manaouda Malachie, le ministre de la Santé publique.
En cas de détection d’un cas suspect, le présumé malade est transféré à l’hôpital Central de Yaoundé où une unité d’isolement est disponible. Il s’agit d’un bâtiment aux capacités réduites permettant de mettre en quarantaine des patients infectés. Ces derniers sont alors soumis à une série d’examens appropriés. « On peut recevoir un nombre de suspicion qui soit en accord avec notre capacité d’accueil au service d’urgence. Mais on peut hospitaliser deux cas », a expliqué le Pr Sobgwi aux confrères de France 24. Selon le Directeur médical de l’hôpital Centrale, la survenance éventuelle de plus de deux cas à hospitaliser nécessiterait une infrastructure de beaucoup plus grande ampleur que la salle d’isolement actuelle.
Le Centre pasteur constitue également un point névralgique du dispositif de surveillance du Coronavirus. Selon le Pr Richard Djouom, son chef du service virologie, la structure est prête à confirmer d’éventuels cas suspects. « On a tout le nécessaire qu’il faut », précise-t-il. Mais les capacités du point de vue quantitatif de ce laboratoire national de référence restent relativement modestes. Pour le moment le Centre pasteur de Yaoundé ne peut répondre qu’à une demande correspondant à une centaine de cas suspect. « Si jamais on a beaucoup de cas, on ne pourra pas faire face », explique le Pr Djouom qui semble s’inquiéter d’une perspective (non souhaitée) mais éventuelle d’une pandémie du coronavirus.
A ce jour, cette épidémie a déjà fait près de 1800 morts. L’Afrique vient enregistrer son premier cas de contamination en Égypte. En la Chine continentale, au moins 70 500 personnes ont déjà été infectées. Près de 600 cas de contamination par l’épidémie du coronavirus ont été confirmés dans une trentaine de pays.