Yaoundé. Les insuffisants rénaux crient à nouveau leur ras-le-bol

A l’origine de cette autre colère après celle du 14 août, une autre pénurie des kits de dialyse.

Une soixantaine de patients souffrants d’insuffisance rénale ont à nouveau investi la rue le 21 septembre 2020. Ils tenaient à exprimer leur ras-le-bol à l’endroit du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Yaoundé. Et pour cause, « Depuis 3 mois, plus de kits pour les patients atteints d’insuffisance rénale. Plusieurs sont morts et d’autres agonisent. La situation est grave », ont-ils fait savoir. Courroucés. Ces patients d’insuffisances rénale qui crient « Au secours n’en peuvent plus du traitement à eux infligés par le Centre hospitalier universitaire qui compte plus de 190 malades sous hémodialyse », poursuivent-ils. En colère.

Plus grave, seuls trois postes d’hémodialyse sont encore fonctionnels au sein de cet hôpital, a informé une source interne à la structure. En guise de solution face à ce manque criard d’équipement, la direction du CHU a opté pour la réduction du nombre de séances de dialyse hebdomadaires pour tous les patients. Elles sont ainsi passées de trois à une seule séance hebdomadaire. Certaines se font même dans la nuit. « Même si c’est à des heures tardives, ils doivent tout faire pour répondre présents. De peur de perdre leur unique séance hebdomadaire d’hémodialyse », explique sous anonymat un médecin.

Surenchère

Un malade révèle qu’il faut débourser 35 000 FCFA pour acquérir un kit dans un circuit noir. Or, grâce à une subvention de l’État, une séance d’hémodialyse dans un centre public coûte 5000 FCFA, contre 75 000 FCFA dans le privé. « À cause de la pénurie des kits dans les hôpitaux, ils sont victimes de surenchère », s’indignent-ils. En mai dernier, mis au fait de la situation, le ministre de la Santé publique (Minsanté), Manaouda Malachie, a annoncé l’acquisition de 40 000 kits d’hémodialyse auprès de Fresenius Medical Care en Allemagne.

Sauf que 4 mois après, c’est toujours la pénurie. Une rupture des kits d’hémodialyse que les officiels imputent à la défaillance des fournisseurs. Selon le Pr Gloria Ashutantang, chef de service de neurologie/hémodialyse à l’hôpital général de Yaoundé, ceux-ci ne livrent pas toujours à temps le matériel commandé.

Enième manifestation

Ce n’est pas la première fois que ces patients manifestent au Cameroun. Le 14 août dernier, pendant plusieurs heures, la circulation avait été perturbée devant cet hôpital où ces patients se plaignaient déjà de ce manque de matériel permettant la dialyse. A la fin d’année 2019 aussi, les hôpitaux généraux de Douala et Yaoundé, principaux centres de dialyse du pays, manquaient cruellement de kits d’hémodialyse, à savoir des kits qui permettent d’épurer le sang notamment en cas d’insuffisance rénale.

Certains malades avaient alors manifesté à l’hôpital général de Douala. Ce qui avait entrainé la sortie du Minsanté et son annonce d’acquisition de 40.000 kits d’hémodialyse chez le fabricant allemand Fresenius Medical Care.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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