Yaoundé. Croisade pour démystifier la maladie mentale

Olive Atangana
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(Lurgentiste.com)- La maladie mentale est une maladie comme toutes les autres. La sous-direction de la Santé mentale du ministère de la Santé publique (Minsanté) se veut claire à ce propos. C’est une pathologie qui touche soit la sphère cognitive (intellectuelle), soit émotionnelle (affective), soit comportementale ou les trois à la fois tel que l’ont expliqué les responsables de cette sous-direction. Elle est due à un dysfonctionnement du cerveau qui élabore les substances soit en trop, soit en moins. Par conséquent, « Ce n’est pas un problème de sorcellerie, ni mystique. Il ne s’agit pas non plus d’interdits qu’on a transgressé mais, du dysfonctionnement du cerveau », insiste le Dr Laure Menguene, psychiatre et sous-directeur de la santé mentale au Minsanté.

Ce dysfonctionnement du cerveau peut donc survenir en cas de stress, de consommation des substances psychoactives tels que le tramol, le cannabis, l’alcool, de divorce, viol, maltraitance entre autres. Face à une crise, le psychiatre conseille de ne pas stigmatiser le malade, ni être agressif encore moins l’insulter, se moquer de lui ou le traiter de malade mental. Ce d’autant plus que la maladie mentale comme les problèmes de santé mentale, sont des moments de souffrance qui entrainent des répercutions sur l’état de santé de l’individu.

Voilà pourquoi, le malade doit être pris en charge sur le plan physique, social et mental. Toutefois, une personne atteinte d’une maladie mentale peut travailler. « Quand elle fait ses crises, on la stabilise et dès qu’elle est stable, elle reprend ses activités comme après une crise de paludisme, de fièvre typhoïde ou de diabète », précise le Dr Menguene.

PAMME

Au regard de l’ampleur du phénomène de personnes affectées par une maladie mentale et le mal être (PAMME), une campagne de sensibilisation est en cours à Yaoundé. Soutenue par la Mairie de la ville, elle entre dans sa 3e phase et est organisée dans les sept arrondissements de la ville. Plus de 100 PAMME ont d’ores et déjà été recensées grâce à cette opération débutée au mois de mai 2021 avec le concours du Minsanté. La 2e phase en cours et lancée depuis le mois d’aout concerne la prise en charge médicale. La 3e phase elle, s’achèvera avec la réinsertion ou réhabilitation dans les ménages de ces personnes. Le bilan dressé à mi parcours fait état de ce qu’entre mai et septembre 2021, 199 familles sur les 3292 touchées ont acceptés la prise en charge de leurs malades. Aussi, 180 d’entre elles ont été sensibilisées, tout comme 466 leaders.

Toutes ces explications ont été données au cours de l’atelier d’imprégnation des professionnels des médias tenu à Yaoundé le 8 octobre dernier. Il était question de démystifier la maladie mentale, d’informer et éduquer les populations sur les problèmes liés à la santé mentale. La différence entre maladie mentale qui obéit déjà à certains critères de diagnostics et la santé mentale (état de bien-être qui permet à l’individu de se réaliser, de faire face aux difficultés de la vie quotidienne, d’être productif et utile à sa communauté selon l’OMS a été présenté.

« On peut donc avoir un problème de santé mentale sans être malade mentale (mal-être) », indique la psychiatre en service à l’hôpital Jamot de Yaoundé. La psychose et le projet de sensibilisation communautaire pour la prise en charge des personnes atteintes d’une maladie mentale et errantes n’ont pas été en reste. C’était en prélude à la journée mondiale de la santé mentale qui s’est hier célébrée le 10 octobre 2021 sous le thème : « La Santé mentale et respect des droits ».

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Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.
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