VIH/Tuberculose/Paludisme. Le Cameroun contribue près de 3 milliards de Fcfa au Fonds Mondial

Ce montant représente la contribution du pays à la reconstitution des ressources de cet important bailleur de fond dans la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme.

La date du 10 octobre 2019 a cristallisé toutes les attentions au Cameroun et à Lyon.  Tant les enjeux de la participation du Cameroun à cette grand-messe des donateurs étaient énormes. Dans cette 2e ville Française, se tenait la plénière marquée par l’annonce des contributions des donateurs venus du monde entier, pour la période 2020-2022, en vue d’accélérer la lutte contre le VIH/Sida, la tuberculose et le paludisme.

Et naturellement, la contribution du Cameroun était très attendue au cours de la 6e Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial pour la lutte contre le trois épidémies sus-évoquées. Elle a débuté le 9 octobre dernier et s’achève le 12 octobre prochain.

Pour les trois prochaines années donc, l’effort de solidarité du Cameroun à cette reconstitution des ressources s’élève à 2 milliards 990 millions de Fcfa (3 millions de dollards). Soit environ 3 milliards de Fcfa. « Ce n’est pas rien. Pour nous c’est une bonne contribution. On va continuer à contribuer », se satisfait et promet tout à la fois le Président de la République Paul Biya.

Pour certaines Organisations de la Société civile camerounaises (OSC), «C’est historique », tel que l’a indiqué Olivia Ngou, Fondatrice et directrice exécutive de l’ONG Impact Santé Afrique (ISA). Prenant aussi part à ces assises, cette dernière en a profité pour remercier le pays de Paul Biya pour ce qu’elle qualifie de « leadership historique dans la mobilisation des fonds pour la lutte contre ces trois pandémies ».

Enjeux

Mais en réalité, même si « nous nous sommes engagés » tel que l’a déclaré Paul Biya, il allait de l’intérêt du Cameroun d’apporter une contribution, fut-elle « historique », à ces assises. Car, pour la période 2018-2020, quatre nouveaux accords d’une enveloppe globale de 108 milliards de Fcfa ont été signés entre le Fonds mondial et le gouvernement. Et la politique d’allocation de ce premier partenaire primordial pour ces trois pandémies, stipule que pour accéder à la totalité du montant qui lui est alloué pour la période 2018-2020, le pays doit respecter les exigences de cofinancement.

Par ailleurs, de sources officielles, la participation de Paul Biya à cette conférence était une opportunité pour le Cameroun de mobiliser environ 100 milliards de FCFA, pour la période 2021-2023, en faveur de la lutte contre les trois maladies. Loin donc de cette satisfaction affichée par certaines organisations de la société civile camerounaise, il demeure l’épineux problème des Fonds de contrepartie.

En fait, le Cameroun peine à verser la totalité de ses fonds de contrepartie. « Les fonds de contrepartie non mobilisés à ce jour représentent 20 (vingt) milliards de FCFA », précise-t-on de sources officielles. Ce retard est d’autant plus inquiétant qu’il fait courir des risques d’interruption des traitements qui auront des répercussions sur la santé des populations, davantage celles qui sont à risques telles que les femmes, les personnes vivant avec le VIH et les jeunes adolescents.

« Chez nous, ça a baissé mais nous sommes décidés à combattre cette pandémie. Il ne faut pas désespérer », dixit Paul Biya. En rappel, il était attendu des donateurs composés des Etats, de la société civile et des privés la levée d’au moins 8330 milliards de Fcfa en vue d’intensifier la lutte contre les trois pandémies durant la période 2020-2022.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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1 réponse

  1. 5 décembre 2019

    […] Cameroun, la morbidité liée au paludisme est passée de 23,6% en 2016 à 25,9% en 2018. Pendant la même période, la mortalité connait […]

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