Transfusion sanguine. Le Centre national dévoile sa stratégie de déploiement dans le Grand-Nord
(L’urgentiste.com)- Pour démarrer ses activités en 2022, le Centre national de transfusion sanguine (CNTS) a jeté son dévolu sur les trois régions de la partie septentrionale du pays. Cette structure va ainsi un implémenter « une approche projet » à l’Extrême-Nord, au Nord et dans l’Adamaoua et va y faire créer des bureaux provisoires des centres régionaux de transfusion sanguine. D’après les explications d’Emmanuel Maina Djouldé, DGA du CNTS, ceux-ci ont pour objectif de faire connaître le CNTS, de prendre contact avec les autorités sanitaires, administratives, les leaders traditionnels, les pôles potentiels des dons de sang comme les universités, les écoles, les réseaux associatifs.
Ils seront pour un début implanté dans les chefs-lieux des régions et vont par la suite se déployer vers toutes les localités dans lesquelles il y a une activité transfusionnelle. Ensuite, de commencer d’identifier de manière très précise sur le terrain, quels sont les besoins et les difficultés « pour que nous arrêtons des stratégies les plus appropriées », indique le DGA dans les colonnes du journal L’œil du Sahel. L’opération sera expérimentée dans le Septentrion pendant toute cette année 2022. « Au bout de cette année nous allons faire un bilan pour voir comment est-ce que nous avons commencé à maîtriser l’espace Septentrion sur la question du don de sang. Voir comment nous allons nous reprojeter pour les années à venir », précise l’ex Inspecteur général au ministère de la Santé publique.
Pour ce déploiement, le CNTS dispose d’un appui spécifique à travers un financement du CDD pour promouvoir le don du sang dans cette région précise. Ceci, « Pas seulement parce que ces populations pour des raisons historiques et culturelles sont relativement à distance par rapport à un comportement favorable au don du sang, mais aussi parce que cette région est celle où nous enregistrons un taux de mortalité très élevé », précise ce dernier.
En effet, l’hémorragie est la cause de 40% des décès maternels dans cette région. « Cela signifie qu’il y a un problème en demande de sang qui est extrêmement forte », justifie-t-il. Ainsi, « le début par le Septentrion est en raison des deux aspects : santé publique et comportement des populations qui ont besoin le plus tôt possible de sensibilisation, avec patience d’inverser un peu la tendance, l’opinion et les préjugés qu’elles peuvent avoir par rapport au don de sang », poursuit le DGA.
Cette structure légale et unique responsable de la transfusion sanguine au Cameroun prévoit ainsi d’y mener des actions de plaidoyer, des campagnes de sensibilisation et de communication en faveur de l’humanisation du don de sang et comptent travailler en étroite collaboration avec les autorités religieuses et traditionnelles locales pour combattre certaines croyances susceptibles de dissuader les donneurs volontaires. « Toutes ces actions doivent être réalisées en urgence pour que le Cnts soit rapidement fonctionnel et productif », a martelé le Pr Tetanye Ekoé, président du Comité de gestion du CNTS. A noter que pour l’exercice 2022, un budget de 4,5 milliards de FCFA a été adopté à Yaoundé le 29 décembre 2021. C’était au cours de la toute première session ordinaire du Comité de gestion de ce CNTS.
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