Sud-Ouest. L’épidémie de choléra « est grandissante »

(L’urgentiste.com)-La tension ne retombe pas dans la région du Sud-Ouest. Sur le terrain, l’épidémie de choléra qui y sévit « est grandissante ». D’après notre source médicale à Limbe et Buea, « Il y a plusieurs foyers de contamination. Notamment dans la ville de Limbe où les cas viennent de presque partout. Ce qui rend un peu la gestion difficile », explique-t-elle. C’est que, dans cette ville notamment, l’épidémie « a explosé » et le nombre de cas graves est important. En témoigne les images des malades couchés à même le sol qui ont été largement relayées sur les réseaux sociaux la semaine dernière.

En cause, l’absence de lits cholériques c’est-à-dire, des lits spéciaux dédiés aux malades du choléra. « Au début, nous avons géré et mobilisé quelques-uns mais malheureusement, avec l’afflux massif des cas, ce n’était plus possible. Il fallait soigner les malades et il y avait donc des matelas normaux qu’on mettait à même le sol », reconnait notre source. En effet, « Les photos ont circulé sur les réseaux sociaux mais l’objectif premier pour nous était de soigner les malades », justifie la source médicale précitée. Celle-ci reconnait que « les conditions n’étaient pas les meilleurs mais nous avions obligation de moyens. Il fallait faire avec ce que nous avions ».

Mais, progressivement, « des lits cholériques ont été fabriqués localement et nous sommes à plus de 50% de malades qui sont sur des lits cholériques et nous continuons à en fabriquer localement », poursuit un autre médecin sur les lieux. Pour un médecin épidémiologiste de terrain contacté, il y a raison de s’inquiéter au regard « des foyers pareils ». Et dans l’immédiat, « il faut intensifier l’activité communautaire ». Dans le détail, « il faut intensifier la surveillance communautaire pour la détection précoce des cas ; implémenter la prise en charge communautaire pour la distribution des sels de réhydratation à domicile par les communautaires. Il faut aussi l’hygiène et l’assainissement par les communautaires chez les cas suspectés en communauté et la distribution des kits de purification d’eau », liste ce médecin épidémiologiste de terrain.

Au niveau régional, le plan de riposte sanitaire a permis de mettre sur pied des mesures à court termes indique notre source à la délégation régionale de la Santé publique pour le Sud-Ouest. C’est-à-dire, distribuer des kits pour potabiliser l’eau, faire la sensibilisation, prendre en charge les cas. « C’est très compliqué de lutter contre le choléra sans eau. Mais il y a des mesures que nous avons prises. Nous avons reçu des cubitenaires de très grande capacité et dans les endroits où nous avons des clusters de l’épidémie, nous avons installé des cubitenaire et Camwater approvisionne les populations. C’est une mesure qui est temporaire mais c’est ce que nous pouvons faire », conclut-elle.

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.
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