Rien n’est moins sûr mais c’est le souhait de l’équipe médicale.
Bissie et Eyenga Merveille, opérées avec succès le 13 novembre dernier à l’hôpital Femme-Mère-Enfant de Lyon « se portent bien ». Assurance en a été donnée par l’équipe médicale. Depuis une semaine, les deux petites filles apprennent à vivre séparément, à se tenir de façon autonome et indépendante. Depuis l’opération, les deux fillettes qui étaient reliées jusqu’au 13 novembre dernier par l’abdomen avec une partie du foie en commun suivent une rééducation. Elles sont ainsi prises en charge par des psychologues, des psychomotriciens et des kinésithérapeutes.
« Notre souhait est que les deux enfants rentrent au Cameroun avant la fin de l’année si c’est possible », a déclaré le Pr Pierre-Yves Mure, vendredi dernier. Mais pour cela, il faudra d’abord que Bissie, subisse une intervention cardiaque. En effet, la fillette souffre d’une « cardiopathie relativement sévère ». Un problème détecté lors des examens préopératoires à leur arrivée en France. Cette semaine, elle doit encore subir des examens complémentaires, apprend-on de l’équipe médicale.
Le film de l’opération
Laquelle est revenue vendredi dernier, sur le film de l’opération du 13 novembre 2019. « Ça a été un formidable travail d’équipe », a confié le Pr Pierre-Yves Mure, l’un des chirurgiens lyonnais qui a participé à cette intervention chirurgicale « très technique » qui a duré plus de cinq heures. « Lorsqu’elle s’est déroulée, nous n’avons pas noté de difficultés majeures et nous avons travaillé dans un remarquable climat de confiance et de sérénité. Il n’y avait pas un mot mais tout le monde se comprenait », poursuit le chirurgien.
Deux équipes chirurgicales ont été mobilisées pour réaliser cette opération. « Nous pensions avoir des salles spacieuses, mais dans ce cas, avec deux enfants, deux respirateurs et une double équipe dans une même salle, cela nous a paru petit ! Nous avons travaillé plus confortablement une fois que Bissie et Eyenga ont pu être mises dans deux blocs différents », expliquent Magali Lencroz et Philippe Serra, cadres du bloc opératoire.
« Renaissance »
L’opération terminée, les médecins ont pu refermer complètement la peau et créer un nombril aux deux petites filles. Elles ont ensuite été placées sous assistance ventilatoire « dans deux lits séparés mis l’un à côté de l’autre », précisent Etienne Javouhey et Solène Rémy, réanimateurs pédiatriques. Aussi, « Dès qu’elles ont pu respirer par elles-mêmes, nous les avons placées dans le même lit pour qu’elles ne soient pas trop effrayées à leur réveil », ajoutent-ils.
L’équipe médicale a par ailleurs mis un accent sur les conséquences psychologiques de cette séparation. « Au début, elles restaient ‘collées’ l’une à l’autre. Elles commencent petit à petit à accepter de s’éloigner l’une de l’autre », fait savoir Hugues Desombre, pédopsychiatre à l’hôpital Femme-Mère-Enfant. Selon lui, « C’est une deuxième naissance pour elles, d’une certaine manière, et c’est un chemin de tous les jours ».