Santé. Faire l’amour fait paraître cinq à sept ans de moins que son âge
D’après les experts, les personnes ayant des relations sexuelles au moins une fois par semaine, les taux d’anticorps sont supérieurs de 30% et l’inflammation dans le sang s’abaisse.
L’amour est un sentiment intense complexe et difficile à théoriser. Aucune théorie interpersonnelle ne peut prétendre avoir saisi la complétude du sentiment amoureux. Par amour on peut accomplir des prouesses et faire de grandes choses. Mais paradoxalement, par amour, on peut aussi mentir, trahir ou encore même peut-il parfois pousser au meurtre. Entre ce sentiment intense d’affection et d’attachement envers un être vivant et la santé, il n’y a qu’un pas.
En effet, les bienfaits de l’amour sur la santé ont été prouvés par des spécialistes. « Pour la psychologie, l’amour est un besoin psychologique important. Le besoin d’aimé et d’être aimé s’articule autour de la santé mentale. Sans cet amour la maladie mentale s’installe plus facilement ou la maladie mentale s’aggrave », explique Didier Demassosso, psychologue clinicien. C’est que, le manque d’amour est l’un des éléments les plus importants dans la genèse des problématiques de santé mentale.
« La carence affective est une très grande source de souffrance psychologique. Très difficile à remédier car très primitif. Il est important donc que toute personne souffrant d’une maladie mentale soit entouré d’humains soutenant et chaleureux », poursuit le psychologue. En fait, « Ce soutient et support sociale permet au sujet malade de se reconstruire, de guérir. C’est pour cela que la stigmatisation et la discrimination des personnes vivants avec un problème de santé mentale les plonge plus profondément dans la souffrance et la douleur psychique », explique ce dernier.
L’amour comme une cure de jeunesse
Que ce soit donc l’amour de soi, de l’autre, des autres, physique, cette émotion occupe une place de choix dans la santé des populations. Un neuropsychologue écossais a par exemple interrogé pendant dix ans, 3 500 hommes et femmes. Ce dernier a observé que ceux qui font plus jeunes que leur âge ont une vie sexuelle plus active que les autres. Il en a conclu que « faire l’amour trois fois par semaine vous fait paraître cinq à sept ans plus jeune ».
L’amour comme protection du système immunitaire
A en croire le Pr Deray, chef du service néphrologie de la Pitié-Salpêtrière, la vie amoureuse et sexuelle booste le système immunitaire et renforce le cœur. Il suffit d’un baiser pour observer les effets bénéfiques de l’amour sur les anticorps, gardiens de notre système immunitaire. «Chez les personnes ayant des relations sexuelles au moins une fois par semaine, les taux d’anticorps sont supérieurs de 30% et l’inflammation dans le sang s’abaisse», rapporte-t-il dans son ouvrage «Choisissez votre destin génétique» (éd.Fayard).
L’amour comme médicament contre les cancers
Une équipe australienne a montré, dans une étude menée auprès de 30 000 hommes, que ceux qui éjaculent fréquemment (cinq fois par semaine en moyenne) diminuent d’un tiers leur risque de développer un cancer de la prostate. En fait, l’éjaculation permet d’évacuer certains radicaux libres cancérigènes. L’ocytocine (hormone de l’attachement, est déclenchée par un regard, une caresse, et même une pensée ocytocine), générée par la stimulation des mamelons et l’orgasme notamment, aurait également un effet protecteur contre le cancer du sein. Une vie sexuelle épanouie favoriserait le dépistage de ce cancer, « du fait d’un palper fréquent du partenaire », avance le Pr Deray. En somme, l’orgasme réduit le risque de cancers.
L’amour comme anti-stress et douleur
Lorsqu’un couple se tient la main, leurs rythmes cardiaques et respiratoires se synchronisent et la douleur diminue. C’est le résultat d’une étude parue dans la revue Nature. C’est que, les effets anxiolytiques, antihypertenseurs et antalgiques du sexe et de l’amour « Réduisent globalement le stress par l’action de l’ocytocine, de la dopamine et des endorphines », résume le Pr Sablonnière, médecin biologiste. Il est l’auteur de « La Chimie des sentiments » et de « Une vie longue et bonne ». Le Pr Deray relève dans chapitre sur le rôle essentiel de l’amour et de la sexualité dans la santé, que ceux qui ont des rapports sexuels plus fréquents gèrent mieux les situations stressantes, et que la tolérance à la douleur est plus importante de 75 % chez les femmes qui se masturbent régulièrement.
L’amour comme source de joie et de bien-être
Le sentiment amoureux rend euphorique. Comme les drogues, il altère le jugement. Une équipe de l’université de New York a comparé les zones activées à la vue de l’être aimé chez des jeunes couples (sept mois de relation en moyenne) et chez des couples mariés depuis plus de vingt ans. « Le visage du partenaire amoureux déclenche l’activation des mêmes aires cérébrales quel que soit l’âge du couple », écrit le psychiatre et chercheur en neurosciences Serge Stoléru, dans son ouvrage « Un cerveau nommé désir ».
L’amour et la sexualité comme ciment des capacités cognitives
Des chercheurs de l’université de Coventry (Royaume-Uni) ont fait plancher 6 800 participants, hommes et femmes âgés de 50 à 89 ans. Ils voulaient comprendre si l’activité sexuelle après 50 ans avait un effet positif sur les capacités cognitives. Les hommes dont l’activité sexuelle était régulière avaient un taux de réussite supérieur de 23 % (14 % pour les femmes) sur les tests de mémoire et de 3 % (2 % pour les femmes) sur les suites de chiffres. En cause ? La dopamine et l’ocytocine, qui solliciteraient la zone liée au système de récompense de notre cerveau, attachée à notre mémoire.
L’amour et ses mécanismes
Les psychiatres et psychanalystes vont plus loin : l’amour ne se développerait pas par hasard, notre inconscient choisissant celui avec qui il souhaite s’épanouir. Un faciès, une voix, une gestuelle… ces éléments viendraient réanimer des souvenirs affectifs enfouis, comme le lien fusionnel avec la mère, telle une sorte de régression salvatrice. Bien sûr, l’intensité de cette affection profonde poussant la personne qui la ressent à rechercher une proximité avec l’être aimé varie en fonction de chacun. C’est à dire faible, forte ou encore obsessionnelle