Santé communautaire. Les maires appellent au soutien financier du gouvernement

(Lurgentiste.com)- Les communes sont appelées à jouer un rôle essentiel dans l’amélioration de la santé des populations. Avec l’accélération de la décentralisation, ces dernières sont en principes responsables de plusieurs activités qui comprennent la prise en charge des cas de paludisme simples, de diarrhées, d’infections respiratoires, les visites à domicile et enfin, le dépistage et le référencement des personnes souffrants de certaines pathologies.

Et même, il est attendu d’eux la construction des centres de santé, la promotion de la santé à travers des campagnes d’hygiène et salubrité et d’assainissement de l’environnement. La sensibilisation des populations sur les mesures préventives nécessaires pour la lutte contre le paludisme n’est pas en reste. Sauf que, cette démarche reste confrontée au problème d’accès aux ressources par les municipalités.

Si certaines ont commencé à mener des actions allant dans ce sens en mettant par exemple en place des lignes budgétaires à cet effet telle que c’est le cas à la commune de Mokolo dans la région de l’Extrême-Nord, il n’en demeure pas moins que l’argent qui y alloué n’est pas toujours suffisant pour ces actions. Aussi, les centimes additionnels communaux arrivent avec retard et sont même insuffisants.

Accompagnement nécessaire

Raison pour laquelle ces CTD veulent un accompagnement financier du gouvernement pour jouer pleinement le rôle qui est attendu d’eux, en tant que principaux acteurs dans l’amélioration de la mise en œuvre des Interventions sous directives communautaires (ISD C) et des indicateurs de la santé. Les magistrats municipaux l’ont réitéré le 26 octobre dernier à Yaoundé, au cours de réunion nationale de plaidoyer visant à les engager dans la promotion de la santé communautaire au Cameroun.

En effet, pour que l’approche communautaire soit effective, il est nécessaire d’apporter à ceux qui doivent la mettre en œuvre (médecins chefs, équipes cadres et personnel des districts sanitaires), une aide financière pour traduire en activités concrètes et une démarche de mise en œuvre pratique, ce qui est écrit au niveau central. En retour, le ministère de la Santé publique leur a rappelé qu’« agir dans le domaine de la santé communautaire c’est sauver 60 millions de vies ».

Par conséquent, ces CTD sont appelées « à s’impliquer massivement pour aider le gouvernement à remédier aux goulots d’étranglement dans l’amélioration des couvertures de services de santé », a indiqué le Minsanté. C’est que, le gouvernement camerounais entend impliquer davantage les communes pour ouvrir le champ et favoriser l’accès du plus grand nombre à des soins de santé de qualité. Depuis 2020 donc, notamment avec la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement 2020-2030, plusieurs communes ont greffé la santé communautaire dans leurs lignes budgétaires.

«Nous nous sommes engagés à accompagner dans un premier temps le dialogue avec une ligne budgétaire. Et nous avons également mis en place un système de dialogue entre les services de santé et la commune. Avec l’avènement du Covid-19, notre commune a beaucoup soutenu les activités de lutte contre cette maladie.  Vous savez que si on veut attaquer un problème, il faut l’attaquer à la base. Et la base, c’est la communauté», a confié le Dr Vohod Deguime, maire de la commune de Mokolo dans la région de l’Extrême-Nord. En termes de bilan pour cette commune, « Nous avons a eu déjà à construire 3 centres de Santé Le ministère de la Santé en a aussi fait construire trois et nous continuons », a révèle le maire.

Méthodologie

A noter que ces assises de Yaoundé dont l’optique était de renforcer la participation communautaire en santé à travers l’appropriation et l’autonomisation du financement de la santé par les CTD visaient non seulement à circonscrire le rôle des magistrats municipaux dans la santé au sein de leurs zones de compétences respectives, mais aussi, définir une méthodologie d’engagement devant guider leurs actions sur le terrain. Dans ce dernier volet, le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, a recommandé aux maires, de s’approprier les « documents stratégiques » mis à leur disposition.

Non sans sensibiliser leurs communautés « pour une plus grande participation à l’identification des besoins et interventions prioritaires ». Pour information, une récente étude réalisée par le Minsanté démontre que les centres de santé et la santé communautaire représentent 85 % de la demande de service de santé au Cameroun. De ce point de vue, la décentralisation en cours s’avère une opportunité pour la mise en œuvre des actions de santé communautaire par les CTD. A noter que cette réunion de plaidoyer national a été organisée en collaboration avec l’Unicef, les Communes et Villes unies du Cameroun (Cvuc) et Impact Santé Afrique (ISA).

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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