Plan d’urgence triennal. Le boulet des Centres hospitaliers régionaux

Depuis 2014, seulement 2/8 sont presqu’achevés. La plupart affiche un faible taux de réalisation. C’est le cas de celui de Maroua dans l’Extrême-Nord, avec plus de 60% des travaux non exécutés en 7 ans. Soit seulement 39% de taux de réalisation.

Si la construction des Centres hospitaliers régionaux (CHR) du volet « Santé » du Plan d’Urgence triennal était notée sur 20, le gouvernement aurait la note de 2/20. Et pour cause, seuls deux CHR (Ebolowa et Bafoussam) de ce Planut sur les 8 « sont quasiment achevés ». En réalité, ils ne sont pas encore opérationnels. Les travaux sont en cours d’achèvement mais on ne sait à quel moment se fera l’entrée en service même si « leur équipement est en cours » et « leur mise en service est imminente », tel que l’a indiqué Joseph Dion Ngute, Premier ministre.

Le taux d’avancement physique de ces travaux des 8 CHR censés s’achever en 2017 a été présenté le 25 novembre 2020 par le Chef du gouvernement, dans le Programme Economique, Financier, Social et Culturel du Gouvernement pour l’exercice budgétaire 2021. La rétrospective des principales activités réalisées par le gouvernement au cours de l’exercice 2020 qui s’achève révèle donc que certains de ces travaux sont très en retard. C’est le cas de Maroua dans la région de l’Extrême-Nord.

61% des travaux n’ont pas été exécutés depuis 7 ans. Soit seulement 39% de taux de réalisation depuis lors. La région de l’Est a 62% de travaux réalisés pour son CHR. Trois ans après l’échéance initiale, certains des projets piétinent. A titre d’exemple, les travaux de réhabilitation de l’infrastructure et de relèvement du plateau technique du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Yaoundé ne sont pas achevés. A Bamenda et Buea, la construction de ces CHR travaux “reprendra aussitôt que les conditions sécuritaires le permettront”, a précisé Joseph Dion Ngute. Les régions de l’Adamaoua (Ngaoundéré) et du Nord (Garoua) sont relativement les mieux loties.

77% et 75% sont respectivement les taux d’avancement physique de leurs Centres hospitaliers régionaux. La petite lueur d’espoir vient des travaux de réhabilitation de l’infrastructure et de relèvement du plateau technique des hôpitaux généraux de Douala et de Yaoundé. Ceux-ci « sont achevés », informe Joseph Dion Ngute, par ailleurs président du comité de supervision de cet important programme d’investissement initié par Paul Biya en 2014, à l’issu d’un Conseil des ministres.

Blocages et nouveaux délais de livraison

Selon la Division des Etudes et des Projets du Minsanté, des blocages techniques, administratifs et financiers sont à l’origine de ces retards dont la conséquence est le rallongement des délais d’exécution. Ceux réactualisés prévoyaient une réception des travaux en novembre 2020 pour le CHR d’Ebolowa, en décembre 2020 pour celui de Bafoussam. Mars 2021 est la nouvelle date de réception pour le CHR de Garoua, mai 2021 pour ceux de Bertoua et Ngaoundéré et septembre 2021 pour celui de Maroua.

Cependant, si on en juge par le temps mis pour leur construction, on peut en déduire que ce n’est pas pour demain ces réceptions. En tout cas, ces Fosa se présentent comme un gage de quantité et de qualité de soins dans certaines spécialités comme la gynécologie Obstétrique et pédiatrique (Bafoussam, Ebolowa et Maroua), l’ophtalmologie (Maroua), endocrinienne (Bertoua), généraliste (Ngaoundéré) et universitaire (Bamenda et Buea).

A noter que le coût global de ces travaux qui englobait la fourniture et la pose du mobilier médical et des équipements biomédicaux a été évalué à 150 milliards de Fcfa par la Société Alliances Construction Cameroun S.A. C’est elle qui est en charge des études techniques préalables et de la réalisation des travaux. Selon Ousmane Diaby, le Chef de la Division, dans un point dressé dans les colonnes du journal Echos Santé le 31 aout 2020, le financement est couvert par un prêt du Groupe Panafricain Banque Atlantique. Une filiale du Groupe Banque Centrale Populaire du Maroc.

 

Encadré

Perspectives budgétaire 2021 : Plus de 230 milliards de Fcfa de budget à allouer au Minsanté

Ce programme présenté par Joseph Dion Ngute détermine également les perspectives de l’action gouvernementale au courant de l’exercice 2021. Ainsi, dans ses grandes articulations du secteur de la santé publique, le Programme que le gouvernement ambitionne d’exécuter pour l’exercice 2021 est axé sur la poursuite de la mise en œuvre du volet médical de la stratégie de riposte contre la Covid-19, les autres épidémies et les urgences de santé publique.

La mise en place effective de la Couverture Santé Universelle (CSU), la couverture sanitaire du CHAN 2021, le parachèvement des travaux de construction et de réhabilitation des formations sanitaires en cours ne sont pas en reste. A noter que dans le Projet de Loi de Finances pour l’exercice 2021, le gouvernement projette d’allouer plus de 230 milliards de Fcfa de budget au Minsanté. Soit 197 milliards Fcfa de budget général et 35 milliards pour le compte du Fonds spécial de solidarité national pour la lutte contre le Coronavirus.

Les fonds du budget général (197 milliards) serviront entre autres, à améliorer la couverture des interventions de prévention de la maladie (Prévention de la maladie), agir sur les déterminants de la santé et donner aux individus les moyens de maitriser et d’améliorer leur état de santé (Promotion de la santé) et à réduire la létalité hospitalière et communautaire des maladies prioritaires transmissibles, non-transmissibles ainsi que la mortalité maternelle et infanto-juvénile (Prise en charge des cas).

 

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.
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