Personnels de santé. Pour qui roulent les syndicats ?

Ils sont accusés de servir leurs intérêts personnels au détriment de ceux collectifs.

Il aura fallu huit heures de discussions intenses, dans une ambiance à la fois passionnée et détendue, pour parvenir à un accord commun dans la nuit du 02 août 2019, entre Manaouda Malachie et les Présidents des syndicats Synpems et CAP/Santé : La suspension du préavis de travail projeté dès ce lundi dans les formations Sanitaires (Fosa) publiques. Prenaient part à cette réunion de concertation sur le climat social dans ces Fosa, entre autres, les Directeurs généraux, les Directeurs des hôpitaux de première et deuxième catégorie, les représentants du ministère des Finances (Minfi) et ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra).

« Pour une fois, sur les 27 motifs qui ont fondé le mot d’ordre de grève, le Minsanté et ses collaborateurs se sont engagés à trouver des réponses pertinentes et palpables sur au moins 15 points dont l’évaluation commencera dès la quinzaine avec les quotes parts, la mise à la retraite systématique des personnels atteints par la limite d’âge », énumère Sylvain Nga Onana, Président de CAP/Santé.

D’autres revendications comme l’arrêt des retenues sur quottes parts à l’hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé (HGOPY), le traitement négocié de la réintégration des grévistes de l’hôpital central de Yaoundé dans sur jours, aussi l’affichage des recettes des Fosa, la sanction désormais des Directeurs des hôpitaux qui ne respectent pas les textes ont trouvé une réponse favorable. Et donc, rendez-vous a été pris au mois de septembre 2019, pour une évaluation du respect de toutes ces doléances formulées par les syndicalistes.

Critiques

Mais si ce dernier se satisfait de ce que « dans quelques jours la situation des personnels de santé aura évolué de manière positive afin de leur permettre de donner le meilleur d’eux même en termes de prise en charge des malades et d’épanouissement personnel », des voix s’élèvent pour critiquer ces actions syndicales. A ce sujet, les avis divergent autant sur le bien fondée desdites revendications que sur la moralité de ces responsables de syndicats. « Depuis 2010, ils ont les mêmes méthodes. Quand ils sont foirés, ils lancent le mouvement des revendications et quand leurs poches sont pleines, ils se calment un peu », critique le chef d’un District de Santé.

Selon lui, « dans certains cas, cela attire l’attention des gouvernants et quelques solutions sont trouvées ». Un syndicaliste lui, nuance que « ça dépend de l’intérêt qu’on veut en tirer. Théoriquement, le syndicat est fait pour améliorer la vie professionnelle et sociale des employés. Certains ont leurs intérêts personnels aussi à protéger ». Selon ce dernier et bien d’autres professionnels de la santé interrogés, les revendications sont justifiées.

Cependant, « les solutions qu’ils proposent ne seront efficaces qu’à court terme. Alors, il faut penser au long terme. Malheureusement, le long terme ne profite toujours qu’aux autres », fait savoir notre syndicaliste.  Face à ces critiques, « Nous sommes très sérieux et la négociation avec les autorités publiques n’est pas toujours aussi aisée. Il faut parfois faire montre de patience et même de ruse », argue Sylvain Nga Onana.

 

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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