Paludisme/Tuberculose. Un fonds de 3,6 millions de dollars pour financer la recherche en Afrique

Le projet est porté par deux géants de l’industrie pharmaceutique : Le suisse Novartis et le britannique Glaxosmithkline (GSK). Il s’agit pour eux de soutenir des travaux de recherche sur le lien entre la diversité génétique en Afrique et son incidence potentielle sur la réponse aux médicaments contre le paludisme et la tuberculose, qui sévissent en Afrique.

L’initiative est adossée au projet Africa Gradient (Genomic Resarch Approach for Diversity and Optimising Therapeutics ou Approche de recherche génomique pour la diversité et l’optimisation des médicaments), que financent conjointement ces deux firmes. Le projet financé à hauteur de 3,6 millions de dollars pour une période de cinq ans, est géré par le Conseil sud-africain de la recherche médicale (Samrc) et un comité directeur conjoint supervisera l’examen des propositions.

Dans un communiqué rendu public le 19 janvier dernier, les deux firmes pharmaceutiques invitent les chercheurs africains à soumettre des propositions de recherche pertinentes, sur l’importance de la diversité génétique africaine dans le traitement du paludisme et de la tuberculose. La priorité sera donnée aux travaux de recherche visant à collecter des données dans les régions actuellement sous-représentées et à améliorer la qualité scientifique des données manquant de cohérence.

Les chercheurs rattachés à des universités, conseils scientifiques et établissements publics de recherche africains sont invités à manifester leur intention de présenter une proposition au plus tard le 1er mars 2021. Les projets sélectionnés pourront percevoir des financements sous la forme des bourses, subventions, ou coup de pouce à la création d’une entreprise.

« Nous sommes ravis de lancer le projet Africa Gradient afin de mobiliser les meilleurs scientifiques du continent pour optimiser les réponses aux médicaments contre le paludisme et la tuberculose, deux maladies infectieuses qui affectent de manière disproportionnée les populations africaines », se réjouit d’ores et déjà la vice-présidente principale, Global Health Pharma chez GSK.

D’après Pauline Williams, vice-présidente principale, Global Health Pharma chez GSK, « La diversité génétique de la population africaine est beaucoup plus vaste que celle de toute autre population continentale, ce qui fait que la réponse de certains patients africains aux traitements est variable ». En 2019, Abassi Ene-Obong, docteur en oncologie et fondateur de la start-up « 54gene » relevait déjà que « Les médicaments distribués en Afrique ne sont pas pensés spécialement pour les Africains et ne sont même pas testés cliniquement auprès des populations locales ».

Disparité génétique

Pour comprendre l’enjeu, il convient de préciser que l’Afrique est le continent le plus génétiquement diversifié au monde. Pourtant, très peu d’études portant sur les facteurs de risque génétiques aux maladies y sont réalisées. A l’échelle mondiale, ces études n’impliquent que 2% des Africains noirs. Pourtant cette disparité n’est pas sans conséquences scientifiques et médicales.

« Nous espérons qu’elle (cette recherche scientifique : Ndlr) débouchera sur des solutions permettant d’améliorer l’efficacité et la tolérabilité des médicaments actuels et futurs, à commencer par ceux visant à traiter deux des maladies les plus meurtrières, le paludisme et la tuberculose », fait savoir le Dr Lutz Hegemann, directeur des opérations Global Health chez Novartis.

Avec 229 millions de cas enregistrés en 2019, l’Afrique est le principal foyer du paludisme dans le monde, selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Elle concentre à elle seule jusqu’à 93% des personnes souffrant de cette incidence. A l’échelle mondiale, 10 millions de personnes ont contracté la tuberculose en 2019. 25% de ces malades ont été recensés en Afrique.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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