Ordre national des pharmaciens du Cameroun. Vers une sortie de crise ?

La commission de crise mise sur pied pour une sortie de l’impasse a remis son rapport d’enquêtes au ministre de la santé.

La paix des braves. C’est pour cette entente provisoire qu’ont opté les caciques de l’Ordre national des pharmaciens du Cameroun (Onpc), impliqués dans la crise qui empêche la tenue de l’élection du bureau depuis novembre 2018. Selon nos sources proches du dossier, un accord a été trouvé à la suite de la mise sur pied au mois de février 2019, d’une commission de crise pour sortir de l’impasse. Elle était présidée par le Dr Pierre Flambeau Ngayap et constituée d’une dizaine de personnes (dont entre autres des présidents des syndicats professionnels, des ténors de la grogne, des représentants de la tutelle, quatre membres du bureau sortant : Les Dr Hiag, Ampoam, Yissibi et Kima ; de tous les candidats déclarés, de la présidente des AG le Dr Eteki Chantal).

Cette commission a d’ailleurs rendu son rapport, que le bureau du conseil de l’Ordre a transmis au ministre de la Santé publique (Minsanté), à la fin du mois de mars. Vraisemblablement, tous se sont passés le mot. Motus et bouches cousues, sur la dizaine de propositions du rapport commis par ladite commission de crise. Approchées, certaines sources proches du dossier précisent simplement qu’en guise de principales conclusions, l’on s’achemine vers une sortie de crise. « Les différentes parties se sont expliquées et se sont comprises.  La paix est revenue. Plus de conditions avant la prochaine AG élective. Les rapports du bureau sortant sont exigés mais ne donneront pas lieu à quitus. On demande la paix aussi sur les réseaux sociaux », dit-elle.

Du côté de l’état-major de l’un des candidats, la même rengaine d’un cessez le feu est servie. « C’est la paix des braves après la réunion inclusive et le rapport à la tutelle. Nous attendons respectueusement sa réaction avant toute communication officielle », dit laconique, l’un de ses proches. Sollicités aussi, les Dr Christophe Ampoan (candidat) et Prosper Hiag (Président sortant), n’ont pas donné suite à nos sollicitations. Pour l’heure, après la réunion manquée avec la secrétaire générale (SG) du Minsanté, aucune date pour la tenue effective de cette AG n’est connue.

Griefs

Cette relative accalmie intervient après plusieurs mois de crise et de batailles de factions. Au centre de cette guéguerre, le contrôle du Conseil de l’Ordre par l’une des différentes factions engagées dans la course. Ce sont entre autres, celles du bureau sortant, du Collectif des pharmaciens et de certains états-majors des candidats. Après deux prorogations de l’actuel bureau, plusieurs reports d’assemblée générale élective et une interdiction de ladite AG, les pharmaciens n’ont pas pu élire leur nouveau bureau. Et pour cause : le non-respect d’application des textes et la confusion dans l’application des lois, rouspète l’une de ces factions. En réalité, « les dissidents » contestent les AG ordinaire et extraordinaire des 15 et 16 novembre 2018. Respectivement, pour le rapport de leurs activités et l’élection du bureau.

Respect des textes

« Quand nous avons bloqué cette AG, les gens nous ont en voulu. Nous n’avons aucun intérêt à la bloquer mais il le fallait. Ils (Membres du bureau sortant : Ndlr) ne veulent pas appliquer les textes mais veulent nous obliger à faire ce qu’ils veulent. Ils ont eu un quitus mal acquis puisque le quorum n’était pas atteint. C’est pourquoi il faut refaire une AGO », soutient une autre source. Ce vers quoi l’on s’achemine si l’on s’en tient à l’une des recommandations de la commission de crise.

D’après les textes de cet Ordre que nous avons consulté, il existe deux types d’assemblée générales : Celle ordinaire et le cas échéant, l’AG extraordinaire pour élire le président de l’ordre, les commissaires aux comptes, les membres du conseil de l’ordre. Cette élection des membres du conseil peut être un point inscrit à l’ordre du jour soit d’une AG ordinaire, soit d’une AG extraordinaire. « Si on avait respecté la procédure on n’allait même plus loin. Nous bataillons donc pour que ces textes soient appliqués. Justice doit être rendu », tempête notre source.

Gestion de l’ordre

Autre motif de courroux que soulèvent d’autres sources rencontrés, la gestion de l’Onpc. « Nous voulons l’AGO pour qu’on nous rende compte d’une manière claire de ce qui s’est passé. Vous ne pouvez pas nous dire qu’on a acheté un terrain à tel endroit sans nous montrer le titre foncier de ce terrain », s’indigne l’une d’elles. A ce propos aussi, approché, le Dr Prosper Hiag, président sortant, n’a pas également souhaité répondre à nos sollicitations. En rappel, cinq candidats sont en lice pour briquer le poste de président du Conseil de l’Ordre. Il s’agit du Dr Ampoan Christophe (vice-président sortant qui se présente comme le candidat de la « Continuité-Modernité-Intégration ») ; du Dr Yissibi Pola Emilienne (secrétaire générale sortante) ; du Dr Ndombo Koki Samson; du Dr Nana Franck (Directeur chez le grossiste Ubipharm et affirme être « Le meilleur choix ») et du Dr Ngoule Charles Christian (qui milite pour «Une pharmacie camerounaise sans contrebande pour un pharmacien épanoui »).

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.
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