OMS. Les priorités du second mandat Dr Tedros après sa réélection

(Lurgentiste.com)– C’était une élection sans enjeux, sans suspense. Seul candidat en lice, l’Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus a été reconduit ce 24 mai 2022 à la tête de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour un second mandat. Il a obtenu 155 voix contre 5. Le vote à bulletins secrets a eu lieu lors de l’Assemblée mondiale de la santé qui se tenait à Genève.  Premier Africain à la tête de cette organisation onusienne depuis le 1er juillet 2017, à 57 ans, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus conserve donc son poste pour un second mandat de cinq ans. Son nouveau mandat débutera officiellement le 16 août 2022.

Au cours de celui, le directeur général de l’OMS devra : s’assurer que les gens sont en bonne santé, mettre les soins primaires au cœur de la couverture santé universelle, s’assurer de la préparation et la réponse aux urgences, mettre à disposition les outils permettant de mieux prévenir et guérir. Et il a gardé pour la fin la promesse « de renforcer l’amélioration constante de l’OMS ». Telles sont les priorités qu’il a exposé devant l’Assemblée.

Défaillances

Après un premier mandat marqué par le Covid-19, qui a mis à nu les défaillances de l’OMS et du système sanitaire mondial, le Dr Tedros va devoir remporter le pari du renforcement de l’agence onusienne pour notamment mieux prévenir et gérer les futures épidémies. « Cette pandémie a été totalement sans précédent et nous avons construit le bateau pendant que nous naviguions. J’espère que nous serons capables d’empêcher la prochaine pandémie ou de la gérer aussi efficacement que possible », a précisé ce Spécialiste du paludisme, diplômé en immunologie et docteur en santé communautaire.

Au cours de son premier mandat, celui qu’on a surnommé l’« Enfant de la guerre » a entre autres piloté l’action de l’OMS face à la pandémie de Covid-19, aux flambées de maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo et aux conséquences de multiples autres crises humanitaires sur la santé indique l’organisation onusienne. Mais, Loyce Pace, représentante de l’administration américaine, n’a pas manqué de rappeler au directeur général fraîchement réélu qu’il ne s’agissait pas de se reposer sur ses lauriers. « À la vérité, il reste encore beaucoup à faire pour moderniser l’OMS pour qu’elle soit beaucoup plus efficace et réactive », a-t-elle déclaré, se faisant ainsi l’écho d’un sentiment largement partagé parmi les membres.

Critiques

Chaleureux, avec ses cheveux grisonnants et sa moustache, le Dr Tedros est très apprécié, en particulier des Africains. Ceci, pour avoir permis que le regard de la communauté internationale, notamment pendant la pandémie, se tourne davantage vers ce continent. Mais, il n’a pas été à l’abri des critiques pour sa gestion de cette pandémie mondiale. La principale est venue de son propre pays, l’Éthiopie l’accusant d’avoir abusé de ses fonctions après ses commentaires sur la situation humanitaire dans le Tigré.

Un scandale de violences sexuelles en République démocratique du Congo perpétrées par des employés de l’OMS lui a valu une volée de bois vert à deux reprises de plusieurs dizaines de pays membres, qui jugeaient sa réaction trop molle et trop lente.  Lui aussi, a eu un ton critique envers la Chine qu’il estime ne pas être assez transparente sur l’origine de la pandémie. Ce qui lui a valu quelques réprimandes de Pékin.

A noter que ce sera le mandat de celui dont l’enfance a été marquée par la guerre et par le décès d’un frère, faute de médicaments. Ceci, conformément au Règlement intérieur de l’Assemblée mondiale de la Santé qui stipule qu’il ne peut être renouvelé qu’une seule fois.

Pour rappel, avant sa première élection au poste Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros a été Ministre de la santé de l’Éthiopie de 2005 à 2012, puis Ministre des affaires étrangères de l’Éthiopie, de 2012 à 2016. Il a également été Président du Conseil du Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme ; Président du Conseil de partenariat Faire reculer le paludisme et Président du Conseil du Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant.

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.
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