Meiganga/Covid-19. Des incarcérations pour les réfractaires au respect des mesures barrières

La mesure est du Sous-préfet de la ville, face à la recrudescence des cas de Covid-19.

Le 22 février 2021 marquait le début de la « phase répressive » à l’encontre des réfractaires au respect des mesures barrières de lutte contre le Covid-19 à Meiganga dans l’Adamadoua. Au regard d’une « situation de plus en plus préoccupante pour tous », Mbella E. Max, le sous-préfet de cet arrondissement a décidé d’incarcérer « Les personnes prise en flagrant délit de défaut de port du masque ». Elles « seront interpellées et conduites au Commissariat de sécurité publique et à la brigade de Gendarmerie nationale », précise l’autorité administrative dans un communiqué rendu public le 21 février.

De même, tous les services qui n’auront pas un sceau d’eau et du savon à leur entrée « seront fermés et sanctionnés ». D’ailleurs, des descentes sur le terrain avec les forces de maintien de l’ordre ont lieu depuis le mardi 23 février, dans les marchés, débits de boissons, hôtels et restaurants, gare routières, chefferies, quartiers, services publics et parapublics. Elles s’achèvent le 26 février prochain. C’est que, la pandémie « se répand chaque jour », sur son territoire de commandement. En effet, entre le 8 et le 23 février 2021, le District de Santé de Meiganga a enregistré 50 nouveaux cas positifs au Covid-19 (16 du 8 au 14 ; 27 du 15 au 21 février, sept le 22 février et deux le 23 février; soit une augmentation de 2-7 cas en moyenne par jour).

Un 1er décès sur le carreau

De plus, le 20 février 2021, cet arrondissement a enregistré son premier décès. Il s’agit d’un homme d’une cinquantaine d’année, « arrivé à l’hôpital présentant déjà une détresse respiratoire. Après consultation, le malade a été soumis au test Covid-19 qui s’est révélé positif. La prise en charge a été faite et le médecin traitant a demandé son évacuation à l’Unité de prise en charge de l’hôpital régional de Ngaoundéré. Le malade est décédé au moment où les dispositions d’évacuation étaient en train d’être prises », relate une source médicale.

Selon Mohamadou Bakary, le chef du DS, la situation épidémiologique fait désormais état de 88 cas positifs, 50 actifs, 5 personnels de santé infectés et 1 décès. La tranche d’âge des personnes infectées se situe entre 3 et 60 ans. 13 Aires de santé sur 15 sont infectées au virus mortel, notamment Lokoto, Mbarang, Sabongari, Babongo, Meinganga public et privé, Bobongo et Meidougou. Le chef du District de Santé se dit préoccupé du fait du dépistage de 30 nouveaux cas positifs enregistrés en six jours (17 au 23 février), sur les plus de 300 tests effectués. « Nous sommes inquiets de cette croissance vertigineuse du taux de contamination », confie Mohamadou Bakary.

Stratégies de riposte sanitaire

A en croire cet administrateur de la santé publique, les causes de cette recrudescence sont le « relâchement total des mesures barrières un peu partout : marchés, mosquées, églises, bureaux administratifs, formations sanitaires ». Néanmoins, « Nous sommes à pied d’œuvre pour maitriser la situation », rassure ce dernier. En fait, sur le plan sanitaire, « Nous avons engagé les dépistages de masse dans les établissements scolaire et les communautés. Aussi, tout patient hospitalisé et les gardes malades sont systématiquement dépistés dans toutes les Fosa », énumère le CDS.

A côté de ceci, les équipes procèdent à la sensibilisation et à des causeries éducatives dans tout lieu de regroupement, à la formation d’environ 125 Agents de santé communautaire pour la surveillance communautaire, à la recherche active des cas et au suivi des cas contacts.

Une vue de l’HD sous le poids des patients Covid-19.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *