Lutte contre la Poliomyélite. La surveillance environnementale à la rescousse

(Lurgentiste.com)- Le Cameroun maintient son statut de pays libre de Poliovirus sauvage grâce à la surveillance environnementale. C’est du moins ce qu’affirme le Programme Elargi de vaccination (PEV).  « Ça nous a vraiment beaucoup aidé à maintenir notre certificat de pays libre de poliovirus sauvage et à nous donner une avance sur la circulation de la polio pour que nous intervenions bien avant que cela provoque les paralysies chez les enfants », indique Dr Shalom Tchokfe Ndoula, Secrétaire permanent du PEV.

La surveillance environnementale est en fait l’autre volet peu connu mais important, dans la lutte contre la poliomyélite.  Depuis trois ans, elle est expérimentée au Cameroun à travers le PEV. Concrètement, elle cherche à détecter la présence de certains agents pathogènes dans l’environnement et qui témoignent de leur présence chez les humains sans avoir le temps de se manifester. « Elle est très importante pour pouvoir déterminer qu’il n’y a plus le virus qui circule. Elle vient compléter la surveillance des paralysies flasques aigues », explique le Dr Eric Mbocke.

Elle est d’autant plus importante que même si le Cameroun maintient la certification de pays libre de poliovirus sauvage, « le risque n’est pas complètement à zéro ». En effet, « Il y a d’autres formes de polio qui circulent dans les pays voisins et même à l’Extrême-Nord du pays où nous avons riposte. La ville de Yaoundé est aussi à risque de cette importation-là. C’est pourquoi nous renforçons la surveillance environnementale pour ne pas passer à côté d’un virus qui circulerait à bas bruit », fait savoir le SP du PEV.

Voilà pourquoi une action de collecte des eaux usées a été menée le 16 août dernier sur les sites de Mvog-Ada et Mokolo, par les équipes de ce programme. Ceci, après la détection d’un cas de Poliovirus dérivé de type 2 dans la ville de Yaoundé. « Pour cette période, la surveillance environnementale a attiré notre attention avec quelque chose qui est nouveau mais qui apporte tellement beaucoup de résultats dans la surveillance et la riposte aux épidémies », informe le Dr Tchokfe Ndoula. D’après lui, « Si on veut par exemple détecter qu’il y a les germes du choléra quelque part, ça doit commencer par la surveillance environnementale. C’est préventif. Elle vient en complément ».

Mais pour l’heure, « Nous le faisons surtout pour les maladies qui ne provoquent pas des symptômes lorsqu’elles infectent une personne. On aurait dû faire ça pour le choléra. Cela nous aurait permis de détecter dans quelles zones le risque de choléra est élevé pour commencer à préparer les populations. Nous faisons cela pour la poliomyélite », fait savoir le SP du PEV. C’était au cours d’un briefing avec les médias sur la question.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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