Journée mondiale des malades. Le Minsanté tance le corps médical

Lire un extrait de son discours de présentations des vœux 2019.

(…). Pour ma part, un point d’honneur sera mis sur la nécessité de récompenser les agents les plus méritants, les plus dévoués, les plus professionnels, les plus efficaces, ceux qui s’investisse davantage dans l’obtention des résultats palpables. Je demande d’ailleurs à cet effet, aux responsables des établissements sanitaire d’organiser des concours du meilleur employé de l’année et de nous faire tenir les gagnants, à toutes fins utiles. Quelques-uns d’entre eux pourraient d’ailleurs être utilement primés par nos soins, en fonction de nos disponibilités budgétaires. Mais en contrepartie, nous devrons briller par le respect strict des principes cardinaux qui guident l’action publique et nos diverses professions. Je voudrais parler de l’assiduité, de la ponctualité, de la discipline, de la célérité dans le traitement des dossiers, du respect de la hiérarchie, et j’en passe. La recherche de l’intérêt général doit être notre priorité.

Il existe malheureusement au sein de notre Département des comportements qui s’inscrivent en marge de l’éthique et de la déontologie. Beaucoup se laisse encore pénétrés par l’appât du gain facile, le clientélisme, le non-respect de la hiérarchie, le mauvais accueil des usagers, les abandons de poste, le non-respect des horaires de service et des exigences d’astreinte, l’absence de célérité dans le traitement des dossiers, les extorsions de fonds aux usagers et patients, le détournement des malades, l’exercice illégal en clientèle privée, la création des pénuries fictives de certains médicaments. La liste est loin d’être exhaustive. La sensibilité et la noblesse de la cause au service de laquelle nous sommes appelés, ne peut pas continuer de tolérer de telles mauvaises attitudes et pratiques dont les conséquences se traduisent aujourd’hui par une crise de confiance accrue vis-à-vis des structures publiques de santé notamment, avec pour corollaire le faible niveau de nos indicateurs de prise en charge.

Mon crédo, mon cheval de bataille à la tête de ce Département ministériel, vous le savez déjà, c’est « humanisation, qualité des soins et services et justice sociale». Il s’agira pour nous d’apporter la satisfaction, la meilleure, dans les délais les plus brefs, à nos patients et usagers, en leur délivrant des prestations de qualité, des prestations accessibles à tous, adaptées à chacune de leurs sollicitations, auprès de n’importe quelle structure, où qu’elle se trouve sur le territoire national.  Aussi, dans cette perspective, j’engage les organes dirigeants de toutes formations sanitaires, à  lutter sans merci, contre toutes les récriminations dont nous faisons l’objet.

Pour vous aider, je voudrais vous donner quelques pistes à explorer. Vous devez mettre en place, une sorte de brigade de contrôle de mauvaises pratiques au sein de l’hôpital. Cette brigade devra identifier, traiter et vous proposer des sanctions exemplaires pour chaque cas d’écarts ou de mauvaises pratiques au sein de l’hôpital. Une bonne opérationnalisation et gestion de vos boites à suggestion devrait également vous permettre de mieux administrer vos formations sanitaires. Dans le cadre de cette démarche, je voudrais prier les différents ordres des métiers de la santé, de nous aider. Les organisations syndicales, en tant que partenaires sociaux doivent nous aider et non seulement constituer une force de revendications. Nous avons les mêmes objectifs. Quant à moi, je solliciterais dès demain un numéro vert pour des éventuelles dénonciations des mauvaises pratiques dans vos hôpitaux. Je mettrais également en place une brigade de surveillance qui pourra descendre immédiatement après toute dénonciation, en vue de recouper les faits, d’établir les responsabilités et de proposer des sanctions adéquates. Je voudrais donc demander à ceux d’entre vous qui sont restés distraits ces derniers temps, de se ressaisir rapidement. C’est dire que vous et moi, nous n’avons plus droit au sommeil. Il ne pouvait en être d’ailleurs autrement, du moment où nous devons veiller sur la santé de nos compatriotes. C’est peut-être contraignant mais je crois sincèrement que c’est un privilège que de rendre ce service à la nation camerounaise.

Chers amis Médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes, médico-sanitaires, sages-femmes et maïeuticiens, administrateurs de santé, bref personnels de santé,

Nous devons apporter à notre système de santé, un souffle nouveau, un changement radical. Nous sommes dans un secteur où notre action devra établir une différence positive dans la vie de nos compatriotes. Souriez, oui souriez, aux malades. Parlez, expliquer et prenez soin de vos patients. Ces patients peuvent aussi être nos frères, nos sœurs, nos parents, nos progénitures. Autant nous aurions aimés qu’on prenne soin de ces proches, autant nous devons, avec amour et toute la conscience professionnelle qui sied, nous occuper de nos patients sans discriminations aucunes. J’engage donc Madame le Secrétaire Général ainsi que tous les responsables à tous les niveaux, de renforcer davantage la discipline ainsi que la coordination des activités des personnels et services placés sous votre autorité, pour humaniser, oui repositionner l’être humain, la vie, au cœur de nos préoccupations. C’est seulement à ce prix que nous marquerons les cœurs et l’histoire de notre pays. La responsabilité de notre Département ministériel, comme vous pouvez le constater, est grande dans le processus qui  doit conduire notre pays vers l’Emergence à l’horizon 2035. Nous avons donc davantage besoin d’engagement, de professionnalisme, de détermination pour achever le travail.

Employons-nous à jouer notre partition afin de permettre aux autres secteurs de jouer la leur. Restons concentrés sur nos objectifs, resserrons nos rangs, pour pouvoir gagner les défis à venir. Je ne saurais terminer sans saluer le dévouement, l’abnégation et la fidélité des personnels admis à faire valoir leurs droits à la retraite et les assurer qu’ils resteront toujours pour le Ministère de la Santé, une source d’inspiration à laquelle nous nous ferons toujours le devoir d’y recourir.

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.
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