Innovation. Le Drépanovax en quête d’homologation

Ce traitement naturel contre la drépanocytose est une invention du chercheur Raphaël Nitcheu.

Raphäel Nitcheu, inventeuir du DREPANOVAX

Raphaël Nitcheu, l’inventeur du « Drépanovax »

L’attente, dans l’espoir d’une reconnaissance nationale. C’est ce à quoi s’est résolu Raphaël Nitcheu, l’inventeur du « Drépanovax ». De nationalité camerounaise, le chercheur indépendant en pharmacopée, présente sa trouvaille comme un produit naturel fait à base des écorces d’arbres, destiné à lutter contre la drépanocytose. A ce jour et selon le chercheur indépendant, près de 7000 personnes ont déjà trouvé la guérison et leur statut est passé de SS à AA. « Nous soignons. Ce n’est pas un jeu. Et ce produit est le résultat de plusieurs années de recherches. Tous ceux qui viennent chez moi guérissent. C’est un traitement automatique à condition qu’on prenne le médicament sans arrêt pendant six mois. Il ne sera plus drépanocytaire au bout de six mois », soutient Raphael Nitcheu.

Homologation

Le début de l’aventure Depanovax remonte à une dizaine d’années, après un cas de drépanocytose diagnostiqué chez un de proches de Raphael Nitcheu. A l’issu d’instances travaux de recherches, un produit à large spectre voit le jour : le Drépanovax. Les premiers bénéficiaires de ce traitement qui a reçu l’accompagnement du Ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation, ne seront autres que ces enfants. Le succès est à la clé. Le produit reçoit plusieurs prix. Mais 10 ans plus tard, malgré les bons résultats de ce traitement, la reconnaissance escomptée n’est toujours pas au bout du compte. En effet, la longue marche vers l’homologation se poursuit. Le processus enclenché en 2018 par l’ex ministre de la Santé publique tarde à aboutir. André Mama Fouda avait instruit au Laboratoire National de Contrôle de Qualité des Médicaments et d’Expertise (Lanacome), d’initier la procédure d’évaluation en vue son homologation. Il se veut donc positif, mêmes s’il assure n’avoir pas eu jusqu’ici, une réponse positive de l’Etat. « Ils ont pris l’échantillon pour l’expertise. Nous n’avons pas encore eu de résultats mais c’est déjà entre leurs mains. C’est toujours en cours. Nous avons reçu une invitation de la direction de la pharmacie que nous allons honorer », indique son assistante, technicienne de laboratoire. Et au chercheur de souligner que « Nous ne sommes pas là pour forcer le gouvernement à faire ce qu’il ne voulait pas faire. Nous attendons jusqu’ici. Nous pensons que c’est un travail très complexe ; c’est un travail d’experts. S’ils prennent le temps de le faire ça veut dire que c’est important. Ça prendra le temps nécessaire mais nous espérons que résultat sera escompté. J’attends toujours ».

Difficultés

A ce jour, le produit de celui qui a reçu son brevet d’invention de l’OAPI en 2009 ne fait pas que des envieux. Au cours de l’échange sans complaisance ni tabou que ce chercheur indépendant en pharmacopée a eu avec la presse le 21 février 2019, il est apparu qu’outre la difficulté politique, M. Nitcheu aussi celle médicale. « Certains scientifiques sont réticents. Certains ne veulent même entendre parler du produit. Mais ce n’est pas un problème pour nous parce que le plus important pour nous c’est que nous soignons les camerounais.  Je ne suis pas contre les médecins mais que chacun reste à sa place et fasse son travail. Nous sommes de la médecine traditionnelle. Dans certains pays on construit des hôpitaux avec des rayons de pharmacopée à l’intérieur. Si nous ne l’avons pas encore fait au Cameroun il faut que le médecin sache qu’on va le faire. Nous voulons valoriser la culture camerounaise et africaine », confie ce dernier. Lorsqu’il fait la découverte de la molécule qui soigne cette maladie, le chercheur a aussi eu maille à partir avec les usagers. « J’ai également rencontré beaucoup de difficulté, les gens qui me traitent de menteur. Mais je suis fière parce que personne n’est jamais venu revendiquer et c’est ça que mes détracteurs attendaient ; qu’on me porte plainte. Heureusement que je n’ai jamais eu ce genre de cas », se satisfait-il.

C’est à partir de son électrophorèse qu’on voit qu’il est malade et à partir de là, on observe son dossier et on le met directement sous traitement. Le produit favorise en même temps une bonne oxygénation des cellules de l’organisme, remonte le taux d’hémoglobine fœtal, nettoie le sang et la rate des déchets permettant de lutter contre les anémies hémolytiques et les crises vaso-occlusives. Par ailleurs, il est présenté par le chercheur comme un médicament qui réduit le risque d’accidents vasculaires cérébraux.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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1 réponse

  1. 16 septembre 2021

    […] été présenté aux autorités de Santé publique du Cameroun mais il n’a toujours pas été homologué. L’institut de recherches médicales des plantes médicinales (IMPM) a déjà produit des […]

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