Hôpitaux publics. Reprise de la grève ce jour
Les personnels de santé reprennent le chemin des revendications où ils crient leur mal être.
La trêve n’a été que d’une semaine. Dès ce jour, les personnels de santé engagés dans le mouvement de grève dans les hôpitaux publics reprennent le chemin des revendications, après la légère pause observée à la fin de la première phase. A l’issue de celle engagée le 3 février 2020, une évaluation a mis parcours a été faite. « Nous avons pris le temps pendant cette semaine de remobiliser et diffuser parce que beaucoup n’avaient pas l’information. Elle a été bloquée par les responsables des formations sanitaires, mal exploitée ou certains ont dit que les responsables syndicaux se sont entendus avec le ministre pour renvoyer la grève en avril. Que non », dit Sylvain Nga Onana.
Il est le président du Syndicat national des personnels des établissements et entreprises du secteur de la santé du Cameroun (Cap/santé), un des syndicats engagés dans la grève. S’il se félicite du « bon comportement des camarades dans l’ensemble », il martèle néanmoins être toujours en attentes « des réponses claires et pertinentes de la part du gouvernement pour résoudre les problèmes des personnels de santé ».
Pour la suite de leur mouvement, une nouvelle stratégie a été adoptée. Elle se décline ainsi qu’il suit : « Tous les lundis, service minimum avec piquet de grève et port de badge ; Tous les jeudis et vendredis pas de levée de corps dans les morgues si rien n’est fait », explique le programme de grève cosigné par Sylvain Nga Onana et Clément Mballa, président du syndicat national des personnels médico-sanitaires (Synpems). Ainsi, « Peut-être le gouvernement nous prendra au sérieux », espère Sylvain Nga Onana.
Accusations
Dans cette recherche d’une prise en compte de leurs revendications, les syndicalistes pointent un doigt accusateur sur le ministre de la santé publique. D’après eux, Manaouda Malachie « a fait en sorte que certains chefs de formations sanitaires soient embarrassés. Demandant aux leurs de ne pas participer à la grève sous prétexte que le ministre va résoudre les problèmes en Avril », accuse Sylvain Nga Onana.
En fait, les syndicalistes sont courroucés par les promesses non tenues du Minsanté. « Il nous l’avait déjà dit le 2 août dernier quand nous avons suspendu la grève que nous allons nous retrouver en septembre. Cela a eu lieu en décembre sans que nous ayons des solutions. Nous sommes même descendus dans certaines formations sanitaires pour voir si les missions précédentes des recommandations avaient été prises en compte », explique le président de CAP/Santé.
Intimidations ?
Les personnels en grève réclament entre autres, des solutions aux problèmes de pénurie de personnels dans les formations sanitaires publiques « qui entraînent un surpoids de travail pour ceux encore en activité » ; aux problèmes de quotes-parts et d’assurance maladie ; au non-respect des textes qui régissent les hôpitaux par les responsables des formations sanitaires. Sauf que dans ces revendications pour un mieux-être, ils sont victimes de menaces et intimidations.
« A l’hôpital central de Yaoundé, c’est toujours la menace. Ils sont intimidés par des renvois. La région du Sud a été intimidée parce qu’il y a eu grève à l’hôpital régional d’Ebolowa. Le directeur de cette institution a instruit au personnel de ne pas participer sous peine d’affectation. La région de l’Est a ce souci qu’il y a l’enclavement, et beaucoup plus la peur qui la caractérise », regrette Sylvain Nga Onana.